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Jours de carence, jours de colère
Sup recherche-UNSA s’associe à l’appel intersyndical pour le 19 novembre !
Le budget 2025 de l’enseignement supérieur s’annonce mal. Il consacrerait la plus faible part du budget de l’État à l’enseignement supérieur et la recherche depuis plus de 20 ans (5,27 % à périmètre constant).
La Mission Interministérielle Recherche et Enseignement Supérieur (Mires) devrait être amputée de plus de 550 M€ par rapport à la Loi de Finances :
- Baisse des budgets de la recherche, notamment dans le domaine de l’énergie ou dans celui de l’industrie et dans une moindre mesure, des programmes “Enseignement supérieur et recherche agricole”,
- Baisse de la ligne de 2,31% hypothéquant tout espoir de réforme structurelle des bourses et obérant toute amélioration des conditions de vie et d’études en maintenant le sous-financement chronique des CROUS.
Dans le cadre d’une recherche forcenée d’économie budgétaire, le ministre de la Fonction Publique, Guillaume Kasbarian, entend imposer trois jours de carence pour les arrêts maladie des agents publics (qui sont loin d’être tous fonctionnaires) et réduire la prise en charge salariale à 90 %. Cette attaque se fonde sur une vision populiste et stigmatisante dépeignant les fonctionnaires comme « privilégiés » et « trop souvent absents ».
Il faut rappeler que du fait des conventions collectives, les salariés du secteur privé voient très majoritairement leurs jours de carence pris en charge, alors que contrairement à ces employeurs, l’État n’apporte aucun soutien financier aux protections complémentaires de ses agents.
Le ministre pointe du doigt une hausse de 80 % des arrêts maladie en dix ans dans le secteur public et affirme que la moyenne des jours d’arrêt est 2,8 jours plus élevée que dans le privé, sans s’interroger une seconde sur les causes de la dégradation de la santé dans le secteur public, ni sur les carences de la médecine du travail. Selon le baromètre UNSA-éducation, la santé au travail est passée de la 11e à la 4e place des priorités pour nos collègues, alors que seuls 5,6 % d’entre eux ont accès à la médecine du travail dans un délai raisonnable. Dans nos établissements, où la médecine de travail est littéralement devenue un bien rare, on peut parler d’une véritable crise en ce domaine.
Qui d’entre nous a pu avoir un rendez-vous avec la médecine du travail ?
Qui d’entre nous n’est pas allé travailler malade ?
Qui d’entre nous n’a pas « rattrapé des heures de cours » non-effectuées pendant son congé maladie ?
Ce « fonctionnaire bashing » est intolérable et s’appuie sur des contre-vérités inacceptables. SUP’Recherche-UNSA s’associe à l’appel intersyndical : pour faire du 19 novembre une journée d’alerte et de mobilisation sur la situation désastreuse de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche.
Consacrons ce jour-là à des assemblées générales ou des réunions d’informations et de débats sur les conditions de travail et d’étude, les bâtiments dégradés, les salaires, le budget et les attaques contre la Fonction publique !