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CNESER du 14 février 2023
Déclaration de Sup’Recherche-UNSA
Nous voulons d’abord vous faire part de notre préoccupation quant à la situation de l’ENS Louis Lumière (ENSLL). Les collègues sont inquiets du manque d’anticipation qui va conduire à ce que l’école soit installée sur un site de 2500 m2 au lieu de actuels 7700m2 parallèlement à l’annonce de la création de 6 nouvelles filières et un nouveau master cela sans aucun concertation avec les équipes enseignants. Une installation dans de nouveaux locaux demande du temps du fait des équipements lourds que la formation nécessite.
Ainsi le déménagement prévu en 2023 fait craindre le démantèlement de cette école. Enfin, les propos de M. Sarfati (conseiller de l’établissement), qui lors de sa visite aurait déclaré que “les finances publiques ne vont pas permettre de continuer de financer une école de cette dimension à ce prix-là” ne sont pas là pour rassurer.
Une pétition a été lancée par des enseignants, nous l’avons lue, elle invite à soutenir une “grande école publique dédiée au cinéma, à la photographie et au son“. Nous ne comprenons pas que les personnels à l’origine de cette pétition aient été menacés du conseil de discipline. Enfin, hier un signalement collectif signé par tous les syndicats de l’école alerte sur la souffrance au travail.
Nous avons alerté la DGSIP sur cette situation il y a quelques mois, force est de constater que depuis lors les choses ne se sont pas améliorées. Sup’Rechereche-UNSA demande que le ministère prenne toutes les mesures nécessaires pour rétablissement d’une situation apaisée dans laquelle les collègues se sentent pas stigmatisés et dénigrés.
L’ENSLL n’est pas le seul établissement dans la tourmente, il a été évoqué la vente du campus de Meudon-Bellevue du CNRS qui impose le départ précipité de collègues de cette implantation. De même l’INRIA où une enquête du journal Le Monde, dénonce diverses situations de risques psychosociaux, impliquant des personnels administratifs et, fait plus rare, de recherche.
Alors que l’ESR ne va pas bien, le gouvernement s’entête à vouloir voter une loi de financement rectificative de la sécurité sociale qui est en fait un cavalier social. En effet le report de l’âge légal n’aura que peu d’incidence sur l’équilibre financier de l’année à laquelle cette loi de se rapporte.
La première ministre “demande des efforts” pour “sauver le système“, si tant est qu’il soit en péril, ce qu’il faut démontrer. Pour ce qui concerne l’ESR, les agents ont montré ces dernières années qu’ils sont capables répondre aux crises et faire des efforts en assurant notamment la continuité pédagogique lors de la crise COVID, en s’investissant au-delà de leur temps de travail de référence. Rappelons qu’en moyenne les enseignants-chercheurs assurent 1/3 de service d’enseignement au delà de leurs obligations statutaires.
Malgré une hausse constante de l’opposition au projet de réforme des retraites le gouvernement s’entête. Peut-on parler de concertation si on rejette toutes les hypothèses autres que les siennes. Cette manière d’envisager les chose n’est pas “un mode d’administration ou de gouvernement dans lequel les administrés, les citoyens, les salariés, etc., sont consultés, et les décisions élaborées en commun avec ceux qui auront à les appliquer ou à en supporter les conséquences“. Sup’Recherche-UNSA appelle donc le gouvernement à changer de méthode et à revenir a un dialogue social pour que nous puissions retrouver le chemin de l’apaisement.