CNESER : des conditions de travail intenables mettant à mal la démocratie universitaire

Mardi 6 juillet, après plus de 8h00 de débats, constatant qu’à 18h30 près de la moitié des textes à l’ordre du jour restaient à examiner, les représentant·es syndicaux/les et d’associations siégeant au CNESER ont décidé de cesser de siéger dénonçant des conditions de travail mettant à mal la démocratie universitaire.

Voici la déclaration commune des représentants syndicaux et les associations au CNESER

Signataires : CGT, FO ESR, SNPTES, ANDES, UNSA ITRFBIO, Sup’Recherche UNSA, l’Alternative, Unef, SNCS-FSU, SNASUB-FSU, SNESUP-FSU, SGEN-CFDT




Frédérique Vidal annonce la création de 19 000 places supplémentaires

La ministre précise que ces 19 000 places supplémentaires, se répartissent de la manière suivante : « 5 000 pour les BTS et 14 000 dans les universités et dans les IFSI ».

Sup’Recherche-UNSA a fait quelques calculs, 14 000 places cela fait : 

  • 560 salles de 25 places pour accueillir les étudiants ;  
  • 112 000 m2 si on applique les consignes sanitaires ; 
  • 141 540 000 € si on multiplie le nombre d’étudiants par l’investissement moyen par étudiant (chiffres 2019) cela ferait moitié plus si on appliquait les dotations des CPGE ; (voir Brève) 
  • Près de 1600 postes d’enseignant-chercheur si on divise la somme ci-dessus par le coût moyen d’un salaire chargé d’enseignant-chercheur. 

Et si on attendait d’avoir recruté des collègues, d’avoir des salles, que le MESRI alloue pour ces étudiants supplémentaires les mêmes crédits que pour les autres … pour accueillir ces 14 000 nouveaux étudiants et étudiantes ? 

Sup-Recherche-UNSA dénonce ces créations de places « au rabais ». La jeunesse de France mérite mieux ! On ne peut pas faire toujours plus avec toujours moins ! 

(5 juillet 2021)




Arrêt de l’isite portée par l’université Bourgogne Franche-Comté

Le MESRI a annoncé l’arrêt de l’ISITE portée par la Comue Université de Bourgogne Franche-Comté. À la suite de cela l’UNSA éducation et ses syndicats des l’ESRI (A&I, ITRF-Bio et Sup’Recherche) ont fait part au président de l’U. de Bourgogne de leur grande inquiétude concernant l’ensemble des personnels contractuels rémunérés sur les crédits dédiés à ISITE-BFC.
Ces personnels se trouvent aujourd’hui dans une situation anxiogène et s’inquiètent pour leur avenir. Depuis 5 ans en effet, ces derniers ont œuvré au rayonnement d’UBFC en s’investissant sans relâche dans les différents projets portés au sein de cet établissement. Cet engagement sans faille ne doit pas être oublié.

Courrier ici




Renouvellement des sections du Comité national du CNRS

Du 21 au 28 juin se déroule le second tour des élections au comité national du CNRS qui désignera celles et ceux qui auront la lourde tâche de participer au recrutement, à la promotion et plus généralement au suivi de carrière des personnels du CNRS.

Sup’Recherche–UNSA présente des candidat.e.s dans plusieurs collèges. Déjà présent au CNU, notre syndicat a prouvé depuis de longues années sa détermination à défendre les personnels. La revalorisation des primes, l’augmentation des budgets récurrents des laboratoires sont quelques-uns des acquis pour lesquels nous avons lutté avec succès.

Cette élection se déroule dans une période difficile où chacun regrette le faible nombre de jeunes chercheuses et des chercheurs recruté.e.s chaque année qui ne compense pas celui des départs à la retraite, affaiblissant par conséquent le potentiel de recherche de notre pays. Mais on ne peut pas se contenter d’un perpétuel lamento.

Si Sup’Recherche–UNSA dénonce les pratiques malthusiennes qui perdurent au CNRS depuis une dizaine d’années et se bat pour obtenir plus de moyens de la tutelle, nous sommes aussi, par nos pratiques à l’intérieur du comité, particulièrement attentifs aux procédures de recrutement et de promotion.
Les candidat.e.s Sup-Recherche-UNSA s’engagent à :

  • conserver un équilibre dans les domaines représentés dans les sections où ils siègeront et à pratiquer une politique de recrutement qui concilie innovation et défense des disciplines dites rares actuellement menacées;
  • l’impartialité la plus absolue dans les décisions qu’ils et elles seront amené.e.s à prendre et à justifier auprès de nos collègues les choix du comité.

Ils et elles veilleront en particulier à ce que les sections du Comité National soient associées en tant qu’instance scientifique de référence au processus de prise de décision dans le coloriage des postes mis au concours et l’attribution des délégations auprès du CNRS. Rien n’est pire dans l’exercice des responsabilités que l’opacité, surtout en ces temps où l’indépendance de la recherche peut être contestée par le ministère.

Sup-Recherche-UNSA est particulièrement vigilant.e.s face aux tentatives d’instrumentalisation politique du CNRS et à la préservation des libertés académiques sans lesquelles il n’est pas de recherche indépendante.

Si vous partagez nos valeurs, votez et faites voter pour candidat.e.s Sup-Recherche-UNSA !




Les garanties ne sont pas « apportées afin de conforter le CNU dans ses fonctions »

Lors du Comité Technique du 11 juin Sup’Recherche-UNSA s’est opposé à des modifications du  décret de 1984 qui conduisent à confèrer aux établissements l’appréciation des dispenses d’HDR et prévoit un dispositif spécifique dans le recrutement des professeurs des universités dans les disciplines du groupe 1.

Dispense d’HRD 

Concernant le premier texte, nous estimons que c’est faire porter une lourde charge à deux spécialistes désignés par le CAC de décider si on peut accorder une dispense d’HDR ou non. Pour Sup’Recherche-UNSA c’est le CNU qui doit se prononcer sur cette dispense. Nous rappelons que cette instance a fait un travail important de définitions des attendus pour l’HDR et qu’elle est la mieux à même de conduire ce travail ayant une vision nationale des dossiers à travers notamment les suivis de carrière.

Cette disposition n’est pas en cohérence avec les discours de notre ministre qui, rappelons-le, écrivait en décembre dernier aux organisation syndicales que « Toutes les garanties devront être apportées afin de conforter le CNU dans ses fonctions. » Notre amendement va dans le sens de ces propos  : nous voulons que ce soit le CNU qui continue à donner un avis sur les dispenses d’HDR. 

Il n’est pas inutile de réinstaurer de la confiance compte tenu de la manière dont l’article 5 a été déposé et voté sans qu’il y ait eu discussion avec les OS. On ne nous dira pas qu’il s’agit d’une liberté des parlementaires. La problématique portée par l’article 5 avait déjà été sur le devant de la scène en 2019, F. Vidal avait annoncé l’ouverture de discussions qui n’ont pas eu lieu.  

Aujourd’hui, le rapport Blaise, Desbiolles, Gilly préconise une coopération plus étroite entre le CNU et les établissements, et de mieux cadrer nationalement l’HDR. Le CNU a eu et aura un rôle central pour cela ce n’est pas le moment de réduire son rôle. En refusant cet amendement la ministre ne témoigne pas de son attachement au CNU. 

Dispositif spécifique de recrutement des PR du groupe 1 du CNU 

Il s’agit d’un accord conclu entre le MESRI et les disciplines. Nous ne comprenons pas pourquoi la ministre n’a pas choisi d’associer les Organisations Syndicales à cette réflexion. Autre point d’interrogation : cette décision conduit à revenir peu ou prou à la procédure qui a prévalu pour le recrutement des enseignants-chercheurs jusqu’à ce que soit instaurée, dans les années 90, la procédure par liste de qualification. Retour vers le futur ! ? 

N’ayant pas obtenu que cette disposition soit retirée nous avons demandé et obtenu que la commission qui doit faire le bilan de cette expérimentation soit pilotée par l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGESR). Nous rappelons que la mission de l’IGESR concerne tous les aspects du fonctionnement de toutes les structures qui concourent à l’exécution du service public de l’éducation et de la recherche. Il est donc dans son rôle d’évaluer un dispositif expérimental et sa place sera importante pour assurer, si besoin, une médiation entre des partenaires. 

C’est pour toutes ces raisons que Sup’Recherche-UNSA a voté contre ce projet décret. 




L’investissement moyen par étudiant en baisse pour la 6e année consécutive !

Pour la sixième année consécutive l’investissement moyen par étudiant a baissé en 2019 pour être maintenant en dessous de celui de 2007 (- 1,4 % en 2019 et – 7,9 % depuis 2009), C’est ce que nous apprend la Note d’information du SIES du 21 mai 2021.

Un graphique étant plus parlant qu’un long discours voilà ce que cela donne :

Les étudiants des filières générales des universités ont une dotation de plus de 1 300€ inférieure à la moyenne de l’ensemble des étudiants (10 110 € pour une moyenne de 11 530 €) et les formation post-bac sont toujours les mieux dotées, et de loin : 14 270 € pour un étudiant en STS et 15 710 € pour un étudiant de classe préparatoire.

On sait que la répétition est à la base de la pédagogie aussi, une fois encore, Sup’Recherche-UNSA demande une loi de programmation pluriannuelle pour les missions de formation initiale et continue de l’enseignement supérieur permettant de rattrapper le retard d’investissement. Elle devra conduire à davantage d’égalité entre étudiants des filières post-Bac des lycées (CPGE, STS) et les étudiants des filières générales des universités.

Pour cela une seule solution : aligner les dotations financières par étudiant sur celles des classes préparatoires.




« En même temps »

Les diplômes ne sont pas bradés …  

Alors que tout le monde alerte sur les effets de la crise quant aux apprentissages des étudiants, Frédérique Vidal estime que les étudiants n’ont « pas plus décroché que l’an dernier, leur présence aux examens étant la même » même si des lacunes dans les apprentissages « se révèlent à la correction des copies ». (Le Monde, 25/02/2021, en ligne) 

En même temps, elle missionne Françoise Moulin-Civil ancienne présidente d’université, pour anticiper la sortie de la crise COVID. Que craint-on au MESRI ? Deux choses : des tensions sur les capacités d’accueil, et la nécessité de pallier des « faiblesses académiques » (source AEF) pour certains étudiants.

« Tensions sur les capacités d’accueil«  

Une fois encore, il s’agira de créer des places « (en) tirant du néant » des moyens en personnels, salles de cours, etc. Le MESRI craint « une demande accrue de réorientation, de redoublement et même de poursuite d’études, par exemple à l’issue d’une licence en raison d’une contraction de l’offre d’emploi et des solutions alternatives, notamment à l’étranger.«  (Extrait de la lettre de mission citée par l’AEF)

Sup’Recherche – UNSA ne comprend pas que, conscients des difficultés à venir, le gouvernement et le MESRI se contentent de rustines ! 

« La faiblesse académique des étudiants«  

La ministre suggère que « Devront ainsi être imaginés et mis à la disposition des établissements des dispositifs de remédiation et d’accompagnement notamment dans la construction d’un projet personnel et professionnel qui a pu être momentanément perturbé par la crise. Ces dispositifs permettront aux étudiants de poursuivre leur parcours de formation dans les meilleures conditions de réussite possibles et devront être suffisamment divers pour permettre un accompagnement personnalisé.«  (idem) 

On félicitera notre ministre de prendre conscience que les 18 mois que nous venons de vivre n’ont pas permis que les enseignements aient la même efficience et, s’il était besoin de le démontrer que les jeunes, qui s’inscrivent dans les universités ont besoin de cours en présentiel. 

Pour Sup’Recherche – UNSA, si l’inventivité pédagogique doit être encouragée, cela doit s’accompagner de moyens. Les universités ont besoin de renforcer leurs équipes d’enseignants et d’enseignants-chercheurs titulaires. Sans moyens nouveaux cette ambition de faire réussir chaque jeune dans son projet personnel et professionnel reste de l’ordre du vœu (pieux ?). 

Tout va donc très bien … (air connu)




Accréditer ou pas ?

CNESER accréditation après CNESER accréditation nous ne faisons que nous prononcer sur des offres de formations de qualité que l’État ne finance pas suffisamment. In fine, par nos votes, nous conduisons à ce que les équipes pédagogiques fassent toujours plus avec toujours moins.

A chaque vote nous nous demandons s’il est raisonnable de nous prononcer en faveur d’une demande d’accréditation qui, bien que de qualité, n’est pas soutenable financièrement et si on ne va pas conduire ainsi les collègues à un point de rupture.

Face au manque de moyens les universités font toujours le choix de proposer le meilleur aux étudiants et de ne pas limiter leurs ambitions aux moyens … qui ne sont pas là !

Lors de ce CNESER du 12 mai, nous avons une fois encore été confrontés à ce dilemme. Cette fois, nous nous sommes abstenus sur l’accréditation de l’université de Montpellier 3 (il manque 100 postes d’EC – rapporté à moins de 500 EC titulaires). Nous déplorons que le MESRI se défausse sur la conscience professionnelle et l’engagement des personnels pour la mise en oeuvre d’une offre de formation que nous jugeons de qualité, mais là, il n’était plus possible de voter pour l’accréditation.

Sans un investissement massif pour rattraper le désengagement de l’État, la France ne pourra pas rester au rang qui devrait être le sien, quoi qu’il en soit des discours sur une “stratégie nationale de l’enseignement supérieur”.

Sup’Recherche-UNSA revendique une loi de programmation pluriannuelle pour les missions de formation initiale et continue de l’enseignement supérieur.  Cette loi devra permettre davantage d’égalité entre les étudiants et conduire à ce que les universités disposent de dotations financières par étudiant alignées sur celles des classes préparatoires conduisant à une harmonisation par le haut des crédits et du taux d’encadrement par étudiant.




L’UNSA Éducation demande au Président de la République l’accès à la vaccination pour tous les personnels

L’UNSA Éducation s’adresse au président de la République et lui demande d’élargir sans délai la vaccination à tous les personnels des écoles, collèges, lycées et établissements de l’enseignement supérieur et de toutes les structures éducatives sans distinction d’âge.
L’importance de l’ouverture des écoles, des collèges et des lycées, l’importance du maintien des cours en présentiel des étudiants sont sans cesse réaffirmées au sommet de l’état. Pourtant, aucune stratégie prioritaire d’accès à la vaccination n’est réellement mise en œuvre pour l’ensemble des personnels qui répondent présents pour notre jeunesse.
La suite sur le site de l’UNSA éducation

(Source : UNSA éducation, le 4 mai 2021)




Une prime de base identique pour tous

Le protocole d’accord que nous avons signé prévoit que “les enseignants-chercheurs verront leur prime de recherche et d’enseignement supérieur passer de 1 260 € aujourd’hui à 6 400 € en 2027 et pour les chercheurs, la prime de recherche passera de 990 € à 6 400 € sur la même période”. (Source Site MESRI). Normalement, les collègues qui sont dans les établissements où cette prime est mensualisée ont dû constater cette première augmentation sur leur fiche de paye d’avril.

C’est une avancée obtenue par notre syndicalisme de négociation et de propositions. Il faut dès maintenant acter l’étape suivante et que  dès janvier 2022, l’augmentation suivante soit appliquée. Sup’Recherche-UNSA n’admettra pas que le retard dans son versement se reproduise l’année prochaine. Aussi nous avons demandé au cabinet d’établir au plus vite la trajectoire d’augmentation et de préparer les textes règlementaires d’application.

La nouvelle voie de promotion de MCF en PR par liste d’aptitude sera effective dès 2022. Il ne faut pas que cette promotion s’accompagne d’une perte indemnitaire. Sup’Recherche-UNSA demande donc, dès 2022, un aligment des primes des MCF/CR/PR/DR. Voici la trajectoire indemnitaire que nous défendons :

Année 2022 2023 2024 2025 2026 2027
Prime annuelle MCF/CR/PR/DR 2 940,00 € 3 600,00 € 4 270,00 € 4 980,00€ 5 690,00€ 6 400,00€