Formation des enseignants : la DGRH ignore le fonctionnement des universités ! ?

Communiqué de presse, Ivry-sur-Seine, le 4 juin 2024

Le mercredi 4 juin se tenait le premier groupe de travail sur la réforme de la formation des enseignants. Suite à cette rencontre Sup’Recherche-UNSA fait part de sa grande inquiétude quant aux conditions de mise en œuvre de ce projet.

Sup’Recherche-UNSA a pris connaissance du document envoyé vendredi soir aux partenaires sociaux. Compte-tenu du délai très réduit pour examiner ce document et des nombreuses questions qu’il pose, nous ne nous prononcerons pas sur le fond mais sur la mise en oeuvre.

Sup’Recherche-UNSA déplore l’absence de bilan de la mise en place de la Licence « Parcours préparatoire au professorat des écoles » , à propos desquelles nous n’avons pas obtenu les réponses que nous avions posées lors de la séance du CNESER, mardi 20 octobre 2020.

Sup’Recherche-UNSA ne disconvient pas qu’il faille mieux identifier les parcours universitaires qui conduisent aux métiers de l’enseignement. Mais n’envisager qu’une solution : une licence spécifique à un métier nous semble un raccourci facile. D’autres solutions pourraient être envisagées.

Sup’Recherche-UNSA dénonce une fois encore la marche forcée que l’on impose aux universités qui devront déposer les dossiers d’accréditation de licence « Professorat des écoles » en octobre / novembre prochain.

La DGRH, qui pilotait cette réunion, sait-elle :

  • que « La commission de la formation et de la vie universitaire du conseil académique est consultée sur les programmes de formation des composantes » ? (L-712-6-1 du code de l’éducation)
  • qu’il va falloir modifier l’arrêté du 22 janvier 2014 fixant la nomenclature des mentions du diplôme national de licence ?
  • que dans quelques semaines ce sera la pause estivale et que d’ici là les universitaires ont à tenir les jurys, présider le Baccalauréat, traiter les admissions et qu’à la rentrée il faudra accueillir les étudiants ?

Pour Sup’Recherche-UNSA tout cela témoigne, au mieux, une méconnaissance criante du fonctionnement des universités, au pire d’un manque de considération à l’égard des agents du service public de l’enseignement supérieur.

Notre communiqué de presse en PDF ici

Sup'Recherche – UNSA




« Sortie de la gratuité ? ! »

Communiqué de Presse,

Ivry-sur-Seine, le 31/05/2024

Le 28 mai, le gouvernement annonce une augmentation de 2,9 % des frais d’inscription à l’Université pour la rentrée prochaine, cela en application de l’arrêté de 2019 qui lui permet d’indexer ces derniers sur l’indice des prix à la consommation. Est-ce une mise en œuvre de la sortie de la gratuité de l’enseignement supérieur public annoncée par le gouvernement ?

Cette décision est particulièrement injuste pour les étudiant.e.s les plus précaires et Sup’Recherche-UNSA rappelle que « la Nation garantit l’égal accès de l’enfant et de l’adulte à l’instruction, à la formation professionnelle et à la culture. L’organisation de l’enseignement public gratuit et laïque à tous les degrés est un devoir de l’État » (3è alinéa du préambule de la Constitution). Le Conseil constitutionnel (11 octobre 2019) a précisé que « cette exigence constitutionnelle de gratuité s’applique à l’enseignement supérieur public ».

Ainsi, la « conférence technique » entre le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche et Bercy, qui s’est tenue en mars, et la conférence de budgétisation, qui doit se tenir en ce moment, devront prendre en compte, outre les charges des établissements qui augmentent (GVT, hausse des coûts des fluides…), mais aussi l’inflation pour arrêter la lettre de cadrage du MESRI.

Depuis des années, Sup’Recherche-UNSA dénonce le fait que les augmentations de budget de l’ESR ne permettent pas de compenser l’inflation. Le gouvernement impose un effort aux étudiants.

Sup’Recherche-UNSA exige un effort équivalent avec, comme point de départ de sa construction, une augmentation, à minima analogue, du budget 2025 de l’ESR.

Sup'Recherche – UNSA




Baromètre UNSA : donnez votre avis sur vos conditions de travail !

Les enseignants-chercheurs de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche font grimper le #Baro ! Vous-aussi, donnez votre avis sur vos conditions de vie et de travail.

En 2023, 35 000 agents ont participé à la plus grande enquête française sur les travailleuses et les travailleurs du service public de l’éducation, de l’enseignement supérieur, de la recherche, de jeunesse & sports, et de la culture. Parmi eux, les professionnels du ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche ont été nombreuses et nombreux à donner leur avis sur leur métier.

Vous étiez ainsi 91% à déclarer aimer votre profession, mais également 77% à affirmer être en désaccord avec les choix politiques faits dans vos secteurs d’activité. Aujourd’hui, dans un contexte de coupes budgétaires massives et brutales, et alors que l’acte II de l’autonomie des universités se prépare, comment vous situez-vous sur ce sujet ? Votre métier a-t-il du sens ? Pensez-vous qu’il vous expose à des risques, en particulier sur votre santé, votre équilibre vie pro-vie perso ? Qu’attendez-vous de lui ?

Alors en quelques clics et ce jusqu’au 5 juin prochain, vous-aussi donnez votre avis et faites tourner cette enquête “devenue référence nationale” sur les réseaux sociaux, par mail, auprès de vos collègues ou en le faisant remplir par vos proches.

Accès direct ici : https://apps.unsa-education.com/barometre/




Communiqué de presse

Nous venons de prendre connaissance d’un projet de projet de décret qui vise à modifier les conditions de recrutement des corps enseignants et de personnels d’éducation du ministère chargé de l’éducation nationale. Ce texte modifie l’ensemble des décrets concernant : CPE, professeurs certifiés, professeurs des écoles, professeurs d’éducation physique et sportive et professeurs de lycée professionnel.

En réaction nous publions ce communiqué de presse :

Sup’Recherche-UNSA dénonce le changement de désignation des opérateurs de la formation. Dans la version initiale des décrets, il était précisé qu’elle était organisée « par un établissement d’enseignement supérieur ». Dans la version qui sera soumise au CSA MEN, il est écrit qu’« Elle [la formation] est mise en œuvre par un organisme de formation au sein d’une académie. »

Ainsi rien n’interdit à un organisme de formation privé d’assurer cette formation. Cela ne fait qu’ajouter du flou à l’imprécision sur ce que seront les Écoles Normales du XXIe siècle voulues par le président de la République et le devenir des INSPE.

Pour Sup’Recherche-UNSA, cette formulation peut s’expliquer de plusieurs façons :

  • c’est une nouvelle marque de défiance du MEN vis-à-vis des établissements d’enseignement supérieur publics,
  • cela relève de l’incompétence : ce décret est « hors-la-loi » puisque l’article L721-2 du code de l’éducation précise que :

Les instituts nationaux supérieurs du professorat et de l’éducation exercent les missions suivantes :

Ils organisent et, (…) assurent les actions de formation initiale des étudiants se destinant aux métiers du professorat et de l’éducation et des personnels enseignants et d’éducation stagiaires, dans le cadre des orientations définies par l’Etat. 

Quelle que soit la raison, c’est inexcusable ! Que pense le MESR de cela ?

Sup’Recherche-UNSA demande donc de surseoir à cette réforme pour remettre l’ouvrage sur le métier en associant l’ensemble des personnels qui y contribuent, dont les enseignants et enseignants-chercheurs des INSPE et UFR !

Ivry-sur-Seine le 28 mai 2024

Jean-Pascal Simon, secrétaire général, sg@sup-recherche.org & Virginie Saint-James, secrétaire générale adjoint, sga@sup-recherche.org

Sup'Recherche – UNSA




Appel intersyndical pour l’Ecole publique et contre le “Choc des savoirs”

Sup’Recherche se joint à l’intersyndicale de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, et appelle à se mobiliser le 25 mai, pour lutter en faveur de l’Ecole publique et contre le “Choc des savoirs” promu par le gouvernement.

Je lis l’appel




Compte rendu CNESER du 14 mai 2024

Un CNESER s’est tenu ce 14 mai 2024, avec un ordre du jour pléthorique : 22 textes relatifs aux évolutions des épreuves de BTS ont été examinés.

Sup’Recherche-UNSA a soutenu l’universitarisation des études de maïeutique à l’horizon 2027 même si le texte ne prévoit qu’un nombre très réduit d’enseignants-chercheurs parmi les formateurs.

Pour Sup’Recherche-UNSA, il est illusoire de parler d’universitarisation sans universitaires !

Une fois encore, ce CNESER a été l’occasion de réaffirmer notre opposition au développement de l’enseignement supérieur privé dont les dérives ont été soulignée récemment dans un rapport parlementaire[1]. Nous ne pensons pas que la labellisation par le ministère soit une solution, tout au contraire.

Sup’Recherche-UNSA s’opposera inlassablement à toute politique de labellisation et donc de légitimation des formations privées d’enseignement supérieur.

[1] https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/16/rapports/ci

Icône du site

on-cedu/l16b2458_rapport-information




Pour ne pas avoir, une fois encore, à réformer la réforme !

[Communiqué de presse]

Sup’Recherche-UNSA, appelle les collègues qui exercent au service de la formation des enseignants en INSPE et dans les UFR, à manifester leur mobilisation le 6 mai prochain en portant un brassard bleu “En colère” et en envoyant un mail au MESR Secrétariat directeur de cabinet MESRI qui demande :

1. de surseoir d’une année à la mise en place des nouveaux concours ;

2. d’associer pleinement dans le dialogue social les OS qui représentent les enseignants et enseignants-chercheurs qui participent à la formation des enseignants.

Si pour Sup’Recherche-UNSA, le statut quo n’est pas possible, la réforme ne peut pas se faire à marche forcée et sans (voire contre) les acteurs de cette formation. Si les OS qui représentent les enseignants et enseignants-chercheurs ont été reçues le 8 novembre dernier, depuis lors, aucune concertation.

Sup’Recherche-UNSA exhorte le gouvernement à prendre conscience que cette réforme n’a aucune chance de réussir si elle se fait, à marche forcée, sans associer les enseignants et enseignants-chercheurs des INSPE et des UFR.

Contacts :

Sup’Recherche-UNSA, 87 bis, avenue Georges Gosnat, 94 853 Ivry-sur-Seine cedex
Jean-Pascal Simon, Secrétaire général,  SG@sup-recherche.org
Virginie Saint-James, Secrétaire générale adjointe,  SGA@sup-recherche.org

Icône du site



Évaporation budgétaire…

Emmanuel Macron appelle l’Europe à devenir “une grande puissance d’innovation et de recherche”.

“Nous avons réinvesti, nous, Français”, se félicite-t-il, mais a-t-il déjà oublié qu’il est le président d’un gouvernement qui vient d’annuler 10Md€ de crédits pour l’ESR… alors qu’en même temps le Canada vient d’annoncer 3Md$ de crédits nouveaux ?




Sup’Recherche-UNSA rappelle son attachement aux libertés académiques et universitaires

Suite aux événements qui ont agité le site de plusieurs universités, Sup’Recherche-UNSA rappelle son attachement aux libertés académiques et universitaires.

La liberté académique c’est le débat éclairé et contradictoire, la liberté académique ce n’est pas l’exclusion, la liberté académique ce n’est pas la violence,  la liberté académique ce n’est pas l’entrave au bon fonctionnement du service public.

Sup’Recherche-UNSA rappelle que rien ne justifie la tenue de propos illégaux dans le cadre universitaire comme ailleurs.




Journée morte du lundi 6 mai dans les INSPE et les UFR assurant des formations d’enseignants

Depuis de longs mois, nous interrogeons notre ministère de tutelle sur la réforme de la formation des enseignants annoncée par le gouvernement et demandons que les organisations syndicales représentant les personnels de l’Enseignement supérieur soient associées. Le 5 avril, le Président de la République annonce brutalement que la réforme serait mise en œuvre dès la session des concours 2025 !

Loin de préciser les contours de cette réforme, ce qui est alors annoncé, les éléments qui ont « fuité » entretiennent un flou dans ce qui est prévu par le gouvernement. Les interrogations sur le devenir des INSPE, des personnels qui y sont affectés, les conditions de rémunération des étudiants en master 1 et 2 génèrent inquiétudes, questions, interrogations qui empêchent de voir quelle pourrait être la plus-value de cette énième réforme.

Sup’Recherche-UNSA n’est pas, opposé, par principe, à une évolution des modalités de formation des enseignants, mais nous avons plusieurs lignes rouges :

  • La formation initiale des enseignants doit continuer à être assurée par les universités (INSPE et UFR);
  • Si réforme il y a, elle doit concerner à la fois les formations du premier et second degré, et ne pas conduire à un « décrochage » de l’une par rapport à l’autre ;
  • L’ambition d’une formation professionnelle universitaire à BAC+5 ne doit pas être abandonnée.

Certaines annonces, abstraction faite du flou, vont dans le bon sens comme :

  • une filière pour le professorat des écoles identifiable dès la L1 ;
  • un concours à BAC+3 ;
  • la rémunération des lauréats de concours lors de leur formation en M1 & M2.

Mais nous ne pouvons que constater sur le terrain les inquiétudes et interrogations des personnels qui concernent notamment :

  • Le calendrier : il n’est pas réaliste, comment préparer à un concours qui se déroulera au printemps 2025 alors que nous ne connaissons pas les programmes ?
  • Les structures : INSPE et ENSP qui coexistent ? La seconde remplacera-t-elle la première comme l’a dit le Président de la République ?
  • Les personnels : que deviennent les collègues en temps partagé ? Que signifie « formateurs choisis » ?
  • Les moyens : comment ouvrir de nouveaux modules de formation sans moyens ? Les universités devront-elles fermer des formations existantes ? Si oui, peut-on parier que les compétences « libérées » correspondent à celles qui sont nécessaires pour former des enseignants ?

En 2019 nous avions dénoncé une réforme, conduite par cette même majorité, qu’il faudrait réformer … nous y voilà !

Sup’Recherche-UNSA :

  • demande donc au gouvernement de sursoir à la mise en œuvre précipitée d’une réforme pour engager des discussions avec les partenaires sociaux;
  • appelle à participer à la journée morte dans les INSPE et dans les composantes portant les formations MEEF du lundi 6 mai 2024.

Image par Mohamed Hassan de Pixabay