Compte-rendu du CNESER plénier du 9 décembre

Le CNESER s’est tenu en formation plénière le 9 décembre dans un contexte budgétaire incertain pour un ordre du jour très dense. Le Conseil a donné lieu à une présentation de l’état de la construction du Budget de l’Enseignement supérieur et de la recherche, ainsi qu’à une présentation de la réforme de l’HCERES qui feront l’objet de communications séparées.

Principalement à l’ordre du jour

– Projet d’arrêté portant accréditation d’universités en vue de la délivrance du diplôme de Licence Professorat des écoles

Sup ’Recherche-UNSA a voté contre ce projet d’arrêté non sans avoir salué le travail des équipes des établissements,  réalisé dans un contexte tendu qui est inacceptable.

Nous rappelons :

  • Notre volonté que la formation des professionnels de l’éducation ne soit pas seulement une formation d’agents de l’état mais réponde à une ambition de progrès pour la société ;
  • Notre exigence que les équipes doivent être associées à une concertation sur ces réformes ;
  • La nécessité de conserver le caractère universitaire des INSPE ;
  • Que la nécessité de création d’une voie unique en 5 ans pour accéder à la profession ne doit pas empêcher les passerelles pour entrer dans cette formation ou en sortir.
  • Que la carte proposée ne permet pas de couvrir le besoin de formation sur l’ensemble du territoire.

Étaient aussi présentés au vote

-Projets de décret et d’arrêtés relatifs à la procédure dématérialisée de candidature et de recrutement en première année des formations conduisant au diplôme national de master. Vote en abstention, motivé par l’accroissement continue des charges de nos collègues dirigeant des masters qui ne font pas l’objet d’une reconnaissance à la hauteur de leur investissement.

– Projet de décret modificatif portant reconnaissance du grade de licence aux titulaires du diplôme « bachelor in sustanability » de Paris I – Expert : représentants de Paris I. Du fait de l’importance des droits d’inscription qui ne doit pas s’inscrire dans le cadre d’une formation du secteur public, Sup ’Recherche -UNSA a voté contre ce projet.

– Avis sur le projet d’arrêté modifiant l’arrêté du 7 février 2024 fixant les modalités d’admission postbac en formation d’ingénieur agronome à l’Ecole nationale supérieure des sciences agronomiques de Bordeaux-Aquitaine. Sup ‘Recherche-UNSA a voté pour.

Diplôme Designer graphique par l’école supérieur de Design de Troyes (visa Bac +3)

– Diplôme de manager opérationnel de projet en design et communication conférant un grade de Licence d’Audencia et école de design de Nantes Atlantique. Fidèle à ses mandats relatifs à l’enseignement supérieur privé, Sup ‘Recherche-UNSA a voté contre ces deux textes.

 Divers textes relatifs aux formations en santé étaient enfin présentés 

– Décret et arrêté relatifs aux modalités de délivrance du diplôme d’État d’infirmier (vote pour)

– Arrêté modifiant l’arrêté du 3 juillet 2024 relatif au régime des études en vue du diplôme d’État de docteur en maïeutique (vote pour)

– Décret et arrêté relatifs au troisième cycle court des études pharmaceutiques

D’une façon globale, la réforme impose de nouvelles missions aux enseignants chercheurs qui sont pharmaciens sans moyens supplémentaires, mais Sup ‘Recherche-UNSA a voté pour une réforme souhaitée par la profession.

En revanche Sup ‘Recherche-UNSA a voté contre l’arrêté, dont l’article 24 confère aux ARS (dont le sort est incertain, la capacité d’agréer ou non un maître de stage, en lieu et place de l’Université.




Non au financement de la part employeur de Protection Sociale Complémentaire par l’Etat pour les opérateurs de l’ESR, Il faut respecter la parole de l’Etat !

En Commission paritaire de pilotage et de suivi le 26 novembre 2025,  toutes les organisations syndicales ont exprimé leur colère face au silence de la DGRH devant la situation problématique qui perdure dans l’Enseignement supérieur sans trouver d’issue favorable. Elles ont fini par quitter la table.

Toutes les organisations (sauf FO) ont rédigé un communiqué de presse commun.  : PSC : la santé des agents et agentes de l’ESRE n’est pas une variable budgétaire.

Sup-recherche-UNSA s’associe à ce communiqué et dénonce la situation problématique qui perdure dans l’ESRE, où le Ministère tente de contourner son engagement à financer la PSC Santé dans les établissements du supérieur au mépris de l’accord signé.

Sup’Recherche-UNSA dénonce une rupture d’égalité intolérable entre les agents.

Le ministère tient un double discours : D’un côté, il tente de rassurer en expliquant que les mails d’affiliation à la MGEN sont bien envoyés aux personnels des établissements du supérieur, pour une adhésion au 1er mai 2026 ; et de l’autre, il fait passer la consigne aux établissements de choisir, en conseil d’administration, leur date d’adhésion entre le 1er mai et le 31 décembre 2026.

Concrètement, la situation est incompréhensible. Pire, certains collègues vont se désaffilier de leur complémentaire santé actuelle pour la date du 30 avril 2026. Ils se retrouveront ainsi sans couverture santé à partir du 1er mai si leur établissement reporte la date de l’adhésion au contrat collectif.

L’État doit tenir les accords qu’il signe, sinon, aucune négociation collective et aucun accord signé ne seront plus crédibles.




Projet de Loi de finances 2026, Incertitudes pour l’ESR , Sale temps pour les établissements

Le Projet de loi de finances pour 2026 a été déposé le 14 octobre et contient des mesures sans surprise : gel du barème de l’impôt sur le revenu, des prestations sociales, réforme de l’abattement de 10 % sur les pensions de retraite…  

En ce qui concerne l’Enseignement supérieur,  il prévoit d’ ouvrir 31,47 Md€ de crédits de paiement pour la Mires (Mission interministérielle recherche et enseignement supérieur). Sur le périmètre du ministère de l’ ESR et de l’Espace (programmes 150, 231 et 172), les crédits de paiement se montent à 27 Md€, en hausse de 175,6 M€. Par ailleurs, le texte supprime la réduction d’impôt pour frais de scolarité et réserve le bénéfice des APL aux seuls boursiers parmi les étudiants hors Union Européenne.

  • On notera avant toute chose avec préoccupation le recul de -25,6 M€ du programme 231 «  vie étudiante ».  Est-ce véritablement tenable au vu de la précarisation constante des étudiantes et des étudiants ?
  • On notera ensuite que l’augmentation de 566 M€ de la Mires (comparé à la loi de finances initiale 2025) ne garantit en rien que la trajectoire de la Loi de programmation pour la recherche déjà écornée, puisse être respectée. Elle ne permet guère de nouveaux investissements en recherche.

Vu depuis les établissements, ce budget renforce les incertitudes dans un climat déjà dégradé. Actuellement, une dizaine d’universités présente des comptes financiers 2024 en graves difficultés au regard du Décret financier et les fonds de roulement ont fondu comme neige au soleil. On ne compte plus les établissements qui annoncent des gels des postes et des mesures d’économies.

Comment supporter l’augmentation du CAS pension, comment faire face à l’inflation même mesurée ? Comment assumer le coût du nouveau régime de protection sociale complémentaire à partir du 1er mai 2026 ?

Toutes ces inquiétudes appellent des clarifications que Sup’Recherche-UNSA ne manquera pas de demander lors de la discussion budgétaire qui s’ouvre et où nous prendrons toute notre part.




Au CNESER du 7 octobre 2025 Continuité du service public en contexte instable

Dans un contexte politique instable, le CNESER poursuit ses travaux alors que les incertitudes budgétaires pèsent sur l’enseignement supérieur et la recherche publics. En effet, notre ancien ministre délégué, PH Baptiste a définitivement quitté ses fonctions. E Borne, nommée le 5 octobre ministre de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur, démissionnaire le 6, est donc actuellement chargée des dossiers de l’ESR. Dans son cabinet, qui comporte 15 membres, elle a conservé 4 conseillers dédiés à l’ESR.

Plus particulièrement, Sup’Recherche-UNSA a interpellé la DGESIP sur la situation catastrophique de l’Université de Mayotte, qui ne saurait s’expliquer par les seules conséquences du cyclone Chido.

Texte de la question :

Que faites-vous pour L’Université de Mayotte ?

Nous faisons partie des représentants qui ont voté pour l’universitarisation de l’établissement de Mayotte quand le projet nous a été présenté. Nous ne rééditerions peut-être pas ce vote aujourd’hui s’il nous était demandé. Le dysfonctionnement de l’établissement ne date pas du passage tragique du cyclone Chido et nous avions maintes fois alerté le ministère auparavant.

Quoi qu’il en soit, cette année, la rentrée s’est faite dans des conditions indignes et nous tenons à votre disposition une très longue liste de manquements inadmissibles parmi lesquels on notera des inscriptions incomplètes à près de 98 %, privant de l’accès à Moodle et aux
mailing des listes pédagogiques des étudiants souvent sans carte universitaire pour la deuxième année consécutive. Des retards très préjudiciables quant au traitement des dossiers de bourses sur critères sociaux avec pour conséquence que des étudiants doivent « avancer » leurs frais d’inscription, une bibliothèque universitaire dévastée, laissée sans solution de substitution et sans surveillance,
l’absence d’accès à l’amphi 240 et à la  salle M11 ce qui empêche d’accueillir les grandes cohortes, des retards persistants dans le paiement des heures complémentaires, le non-paiement des frais de mission pour nombre d’enseignants-chercheurs et des vacataires qui jettent l’éponge , et l’absence de revalorisation pour les BIATSS…

C’est à se demander si l’organe de la République qui fait le plus pour cette université ne serait pas le juge administratif qui vient de déclarer le 16 septembre dernier les élections universitaires partiellement illégales (encore !). Cela se cumule avec 5 recours aboutis devant les juridictions administratives et 6 pendants actuellement ! L’État va-t-il rester les bras croisés ?

Nous demandons pour tous nos collègues, pour les personnels et pour les étudiants de Mayotte que l’État prenne enfin la mesure de ses responsabilités et qu’il les exerce !

  • Ce CNESER a été l’occasion de la Présentation du rapport annuel d’activité du CSLMD

Le Comité de Suivi des cycles Licence, Master et Doctorat (CSLMD) anime la concertation sociale préalable à l’enregistrement de droit au répertoire national des certifications professionnelles (RNCP) des diplômes nationaux de licence, master et doctorat mais également des diplômes conférant un grade, des diplômes visés par le MESR et de certains diplômes spécifiques (Diplômes de spécialisation professionnelle notamment).

  • Une intervention Fédération Nationale de Conseil en Action Sociale et Sociétale pour l’enseignement supérieur et la recherche (FNCAS)

Présentation des résultats de la 7ème édition du baromètre « Bien-être au travail et dans les études », ainsi qu’une présentation de FNCAS et de l’expertise-conseil qu’elle peut apporter aux établissements.

  • Étaient soumis au vote :
  • Arrêté relatif à l’attribution du grade de master aux titulaires du diplôme de l’École polytechnique délivré à titre international

Sup’Recherche-UNSA a voté contre, considérant les montants exorbitants des frais d’inscription et plusieurs difficultés pointées (attractivité de certaines formations, dossiers défaillants) et la forte pénétration des structures privées qui comporte des risques de mise à mal de la liberté académique.

  • Fidèle à ses mandats, Sup’Recherche-UNSA a voté contre diverses demandes d’autorisations ou de renouvellement d’autorisation à délivrer des diplômes présentés par des établissements privés et contre la reconnaissance publique d’une école d’ingénieurs privée.
  • Sup’Recherche-Unsa signale le très intéressant rapport sur l’État de l’enseignement supérieur présenté par le SIES, que vous trouverez sous ce lien :

https://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/fr/eesr 




Le 13 mai, mobilisons-nous avec la Fonction publique et pour le service public de l’ESR !

Appel de l’intersyndicale de l’enseignement supérieur

 

Alors que 80% des universités sont en déficit et que les organismes de recherche ont vu leur budget ponctionné de manière inédite, particulièrement ces deux dernières années, un décret, paru le 26 avril 2025 a annulé près de 500 millions en autorisation d’engagement sur le périmètre de la recherche et de l’enseignement supérieur.

Une semaine plus tard, le président de la République annonce pompeusement l’engagement de 100 millions d’euros pris sur le budget de France 2030 afin de recruter “les meilleurs” chercheurs américains maltraités outre-atlantique, en particulier celles et ceux dont les travaux/les recherches correspondent aux priorités stratégiques – économiques ! – de la France. Alors même qu’en France, les gels de postes se multiplient, qu’un nombre croissant d’agent·es se « smicardise », que nos bâtiments et nos infrastructures se dégradent faute d’investissement et que les coupes budgétaires se multiplient. Le Président E. Macron en profite pour annoncer de nouvelles restructurations de l’ESR (sans moyens) et une modification radicale du mode de financement des établissements en déployant des contrats d’objectifs, de moyens et de performance (COMP) qui pourraient couvrir 100% du financement des établissements par l’Etat.

Nos organisations rappellent qu’il manque aujourd’hui 8 milliards d’euros pour que les missions d’enseignement et de recherche puissent être correctement menées, pour la nécessaire revalorisation salariale de tous les personnels et pour la rénovation des bâtis.

Dans ce contexte de dégradation du service public de l’ESR et de la fonction publique en général, nos organisations syndicales appellent les personnels et les étudiant·es à se mobiliser, y compris par la grève, le mardi 13 mai 2025, journée nationale d’action dans la fonction publique, et à participer aux manifestations qui seront organisées sur l’ensemble du territoire.

 

L’intersyndicale de l’enseignement supérieur et de la recherche (ESR) exige notamment :

• Un plan de recrutement d’agent·es titulaires et la titularisation des agent·es
contractuel·les recruté·es sur fonctions pérennes ;
• Des subventions publiques pour le secteur public, pas pour le secteur privé ;
• Une revalorisation salariale pour tous les personnels ;
• La revalorisation des heures de vacations et leur mensualisation effective ;
• L’augmentation du nombre de contrats doctoraux ;
• Le développement du CROUS et de l’aide au logement ;
• Une réforme systémique des bourses étudiantes ;
• L’abandon de toutes mesures qui conduiraient à une augmentation des frais
d’inscription ;
• La mise en œuvre urgente d’un plan de rénovation énergétique et de la rénovation
des 60 % de bâtiments délabrés.
• L’égalité salariale entre les femmes et les hommes

Signataires :

Paris, le 7 mai 2025




Appel intersyndical du 31 mars 2025

Ces dernières semaines, en particulier les 11 et 27 mars, de nombreuses mobilisations
dans l’Enseignement supérieur et la Recherche (ESR) ont rassemblé des milliers de
personnes, personnels et étudiant·es, contre la casse du service public de l’enseignement
supérieur et de la recherche. Les personnels et étudiant·es mobilisé·es dénoncent les
coupes budgétaires imposées aux universités, aux organismes de recherche et au
CROUS, ainsi que les résultats de la campagne d’évaluation de la vague E par le
HCERES qui mettent en danger des centaines de formations publiques qui accueillent et
diplôment plus de 50 000 étudiant·es.
Nos organisations appellent à poursuivre la mobilisation dès maintenant, y compris par la
grève.
En parallèle, dans le cadre du mouvement “Stand Up for Science” des milliers de
personnes ont également exprimé avec force leur indignation face à la politique engagée
par l’administration Trump-Musk contre le savoir et celles et ceux qui le produisent et le
diffusent à l’échelle de l’ensemble de la société.
Alors que les besoins de la recherche publique face aux défis sociaux, économiques et
environnementaux qui se présentent et qu’une formation de qualité pour toutes et tous
n’ont jamais été aussi essentiels, que la science et les scientifiques sont menacés aux
Etats-Unis, et plus largement partout dans le monde, nos organisations appellent toutes et
tous les collègues et étudiant·es à se mobiliser, et à participer massivement à toutes les
actions, rassemblements ou manifestations organisés localement, le jeudi 3 avril, partout
en France dans le cadre de l’appel intersyndical de la Fonction Publique.

À Paris, nos organisations appellent a rejoindre le rassemblement
organisé à 12 h devant le ministère de l’économie à Bercy.

Nos organisations exigent notamment :

* un budget rectificatif afin de garantir les campagnes d’emplois, les budgets de
fonctionnement et d’investissement indispensables pour assurer la rentrée
universitaire 2025 dans des conditions décentes et permettre aux organismes de
recherche de mener à bien leurs missions en refusant que le contexte international
serve de prétexte à la paupérisation de nos services publics ;
* une préparation du budget 2026 – pour lequel les discussions s’ouvrent
actuellement dans les établissements – qui prenne en compte les besoins réels du
service public de l’ESR (voir les revendications de l’intersyndicale dans le dossier
de presse du 10 décembre) ;
* la mise en oeuvre de la réforme systémique des bourses, l’augmentation des
contrats doctoraux, l’abandon de toute mesure qui conduirait à une augmentation
des frais d’inscription, le développement du CROUS et de l’aide au logement et aux
repas pour toutes et tous les étudiant·es ;
* un bilan de la campagne d’évaluation des formations par le HCERES qui vient de
se terminer et la neutralisation des avis de la vague E ;
* l’abandon de tout projet de type « key labs » au CNRS et dans les autres EPST qui
vise à concentrer les moyens pour rendre admissible la réduction des crédits ;
* l’augmentation du point d’indice et des mesures salariales générales ;
* la suppression de la baisse de 10 % des rémunérations pendant les congés
maladie.

Paris, le 31 mars 2025

Retrouvez ici l’appel intersyndical en format PDF




Revoyure de la LPR : les positions du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche

Mars 2025

Trois mois après sa prise de fonction, le ministre s’est exprimé devant les organisations syndicales afin de dresser un état des lieux et de présenter ses orientations à venir.

Face à une situation internationale tendue, il a souligné l’urgence de renforcer la souveraineté scientifique de la France, notamment en accueillant des chercheurs étrangers empêchés de poursuivre leurs travaux dans leur pays d’origine.

Crédits : Ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche

Il a réaffirmé l’importance de la loi de programmation de la recherche (LPR), qui a permis l’injection de près de 4 milliards d’euros supplémentaires depuis 2021, tout en reconnaissant la nécessité d’en revoir certains mécanismes. Trois chantiers prioritaires ont ainsi été lancés :

  1. Renforcer l’attractivité des carrières scientifiques, notamment à travers la création de 200 chaires de professeurs juniors en 2025.
  2. Réformer les modes de financement afin de garantir que les fonds parviennent effectivement aux chercheurs, en valorisant prioritairement les appels à projets européens et ceux portés par l’ANR.
  3. Favoriser la recherche partenariale public-privé, en repensant des dispositifs tels que le crédit d’impôt recherche et en standardisant les outils de transfert technologique.

Le ministre a précisé que ces chantiers seront menés dans un contexte budgétaire particulièrement contraint, ce qui exige une gestion plus efficace, simplifiée et optimisée des ressources existantes.

Il a invité l’ensemble des acteurs du secteur à faire remonter des propositions concrètes d’ici mi-avril 2025, afin d’engager une révision collective et stratégique de la LPR. Sup’Recherche-UNSA, signataire du protocole d’accord lié à la loi, est prêt à y prendre sa part.

Sup’Recherche-UNSA exprime ses inquiétudes face à l’absence d’annonce de moyens budgétaires suffisants pour accompagner ces chantiers ambitieux alors que le fonctionnement quotidien des établissements est déjà difficile ! 

Il redoute que, sans financement adéquat, les réformes restent symboliques et peinent à répondre aux besoins concrets des laboratoires, des chercheurs, des étudiants et des universités.




Appel de l’intersyndicale de l’enseignement supérieur et de la recherche

Le 27 mars, amplifions la mobilisation pour le service public de
l’enseignement supérieur et de la recherche !

Ces dernières semaines, de nombreuses mobilisations dans l’Enseignement supérieur et la
Recherche (ESR) ont rassemblé des milliers de personnes. Depuis le mois de décembre 2024, les
étudiant·es sont mobilisé·es pour dénoncer la casse de l’enseignement supérieur. L’intersyndicale a
appelé les personnels à les rejoindre pour obtenir un tout autre budget pour l’ESR avec notamment
une journée nationale de mobilisation le 11 février dernier.
Le 8 février, des représentants syndicaux de plusieurs pays se sont rassemblés pour défendre les
libertés académiques, et le 7 mars, la mobilisation “Stand Up for Science” a rassemblé plusieurs
milliers de personnes en soutien aux scientifiques états-unien·nes licencié·es par l’administration
Trump-Musk ou empêché·es de mener à bien leurs recherches, en particulier par des coupes
budgétaires ciblées, des interdictions de thématiques de recherche, la suspension d’accès aux
banques de données ou encore des annulations de collaboration avec des équipes de recherche
françaises. Ces derniers jours, un seuil a été franchi. Face à cette lame de fond à laquelle font face
l’université et la recherche publiques, l’intersyndicale rappelle que face à l’obscurantisme, il est urgent
de défendre la liberté de production et de diffusion des savoirs, comme bien commun et facteur de
progrès social.
La journée nationale de mobilisation dans l’ESR du 11 mars, à l’initiative de l’intersyndicale, a été une
réussite : des milliers d’étudiant·es et personnels se sont retrouvé·es dans les manifestations et les
rassemblements pour exiger un autre budget pour le service public de la Recherche et de
l’Enseignement supérieur, dénoncer les coupes budgétaires imposées aux universités, aux
organismes de recherche et au CROUS, ainsi que les résultats de la campagne d’évaluation de la
vague E par le HCERES qui mettent en danger des centaines de formations publiques qui accueillent
et diplôment plus de 50 000 étudiant·es.

Nos organisations appellent à amplifier la mobilisation dès maintenant, y compris par la grève.
Alors que les besoins de la recherche publique face aux défis sociaux, économiques et
environnementaux qui se présentent et qu’une formation de qualité pour toutes et tous n’ont jamais
été aussi essentiels, que la science et les scientifiques sont menacés aux Etats-Unis, et plus
largement partout dans le monde, nos organisations appellent toutes et tous les collègues et
étudiant·es à se mobiliser, y compris par la grève, et à participer massivement à toutes les
actions, rassemblements ou manifestations organisés localement, le jeudi 27 mars, partout en
France. À Paris, la manifestation partira à 13h de la place de la Sorbonne.

Nos organisations exigent notamment :

  • un budget rectificatif afin de garantir les campagnes d’emplois, les budgets de fonctionnement
    et d’investissement indispensables pour assurer la rentrée universitaire 2025 dans des
    conditions décentes et permettre aux organismes de recherche de mener à bien leurs
    missions en refusant que le contexte international serve de prétexte à la paupérisation de nos
    services publics ;
  • une préparation du budget 2026 – pour lequel les discussions s’ouvrent actuellement dans les
    établissements – qui prenne en compte les besoins réels du service public de l’ESR (voir les
    revendications de l’intersyndicale dans le dossier de presse du 10 décembre) ;
  • la mise en œuvre de la réforme systémique des bourses, l’augmentation des bourses
    doctorales, l’abandon de toute mesure qui conduirait à une augmentation des frais d’inscription,
    le développement du CROUS et de l’aide au logement et aux repas pour toutes et tous les
    étudiant·es ;
  • un bilan de la campagne d’évaluation des formations par le HCERES qui vient de se terminer,
    la neutralisation des avis de la vague E ;
  • l’abandon de tout projet de type « key labs » au CNRS et dans les autres EPST qui vise à
    concentrer les moyens pour rendre admissible la réduction des crédits.

Paris, le 20 mars 2025

Les signataires et la version PDC ici :  Appel intersyndical ESR 27 mars – 20032025

 




Nous avons un budget, mais le compte n’y est pas !

Avec le vote du Sénat, la loi de finances pour 2025 est officiellement adoptée le 5 février.

Pour l’enseignement supérieur qui a connu l’an dernier des annulations de crédits de plus de 900 millions d’euros, les crédits sont en baisse de plus de 630 millions d’euros dans ce budget 2025.

Au niveau des établissements, après l’absence de compensation de la loi Guérini et l’augmentation de 4% de la contribution au compte d’affectation spéciale (CAS) Pensions,  les fonds de roulement sont à sec, après avoir été prélevés de 1,4 Milliards d’euros l’an passé.

Faire les poches des établissements n’est pas une méthode saine de financement, car cela ampute les projets pour lesquels ces fonds avaient été constitués !

S’il y a une augmentation du programme 150 dédié à la formation et à l’enseignement supérieur par rapport à 2024, il s’agit d’un trompe-l’œil , car les fonds ne permettront pas d’honorer la promesse de la loi de programmation pour la recherche.

D’ores et déjà, la marche budgétaire de la LPR pour l’année 2025 prévue dans la loi de programmation de la recherche (LPR) est amputée des deux tiers alors que les repyramidages sont fortement compromis .

À cela s’ajoutent les coupes dans le programme 231 consacré à la vie étudiante qui remettent encore une fois en cause la réforme des bourses .

Sup’Recherche Unsa ne se résigne pas à la pénurie !

Exigeons les moyens nécessaires pour donner un avenir à la compétitivité de la recherche française !

Exigeons les moyens nécessaires pour donner des perspectives d’avenir à la jeunesse !




Non, les « Key’s labs » ne sont pas la clé du succès !

Selon son propre site , « la mission du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) est de mobiliser toutes les sciences pour affronter les défis du monde contemporain ».

Splendeurs et misères du CNRS

Oui, mais voilà, derrière cette vitrine prestigieuse se cache la grande détresse du financement de la recherche en France, qui n’atteint que péniblement 2,2% du PIB.

Aussi, le 12 décembre dernier, le Président-directeur général du CNRS, Antoine Petit a-t-il annoncé que le contrat d’objectifs, de moyens et de performance (COMP) du CNRS pour la période 2024-2028,  prévoit de créer un label  « Key Labs » valable 5 ans et décerné dans la plus grande opacité à 25% des unités de recherche, laissant pour compte les trois-quarts restants.

Cette politique repose sur l’idée que « le CNRS se propose de mettre en valeur, parmi les laboratoires dont il assure la tutelle, les plus remarquables d’entre eux, qui seraient réellement de rang mondial pour qu’ils bénéficient d’une ’implication du CNRS « plus forte, et plus pérenne ».

Ainsi plus de la moitié de personnels du CNRS (54%), au rang desquels figurent notamment les chercheurs, seront laissés face aux seules universités, dont les moyens sont conjoncturellement  atteints de mille et une manières dans le marasme budgétaire actuel.

La mort de la pluridisciplinarité ?

Spécificité française, « le CNRS est le seul organisme de recherche en France qui rassemble en son sein l’ensemble des disciplines scientifiques. Sa force est d’avoir des spécialistes dans des domaines très pointus, capables de comprendre leur sujet en profondeur ».

La concentration annoncée ne peut que mettre à mal cet objectif essentiel et se révéler mortifère dans la compétition mondiale, dont le savoir est réellement une clef essentielle !

Sup’Recherche-UNSA s’oppose à la politique annoncée et soutiendra par tous les moyens les collègues et les unités impacté.es !

Défendons la multiplicité de la recherche française !