Budget des établissements de l’ESR : quand l’État décide, il doit financer !
Durant l’été, Bruno Le Maire, Ministre de l’Économie, faisait part de sa volonté de récupérer plus d’un milliard d’euros de trésorerie chez les opérateurs publics, quand leur trésorerie était jugée excédentaire. Le Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) était alors explicitement visé, mais des annonces plus récentes ont confirmé que tous les établissements, notamment dans l’Enseignement supérieur et la recherche (ESR), sont potentiellement concernés. Ainsi, on sait déjà que les mesures de revalorisation de la fonction publique d’État décidées cet été 2023 (augmentation du point, mesures catégorielles, prime exceptionnelle), ne seront, dans le meilleur des cas, que partiellement financées dans les budgets des établissements de 2023 mais aussi de 2024. Cette volonté de Bercy de corseter encore le financement de l’ESR intervient alors que le sous-financement est chronique —et dénoncé de tout bord depuis des années— et que les établissements ont déjà eu à puiser fortement dans leurs réserves, notamment pour faire face à la crise COVID, financer les précédentes mesures de revalorisation de la fonction publique (2022) et faire face à l’inflation. Cette nouvelle contrainte budgétaire met en péril de nombreux projets, comme, par exemple, ceux liés à la rénovation thermique des bâtiments indispensable dans le cadre de la transition énergétique, et conduira à une nouvelle précarisation des personnels avec des campagnes de recrutement d’emplois restreintes. Pour l’UNSA Éducation, ces mesures d’austérité budgétaire sont ainsi non seulement inadmissibles, mais encore irréfléchies. Inadmissibles, car les établissements de l’ESR et les personnels qui les incarnent, sont déjà sous pression. Et si la qualité de nos services publics s’est tant bien que mal maintenue, on le doit avant tout à ces personnels qui se démènent et qui, au prix d’un investissement sans faille, voire parfois même au détriment de leur propre santé, compensent le manque de moyens. Irréfléchies, car, dans un contexte de crises multiples, notre société a plus que jamais besoin de s’appuyer sur la production de connaissances et sur leur diffusion au plus grand nombre de citoyennes et citoyens pour que notre société ait un futur vivable. Pour l’UNSA Éducation, préparer l’avenir c’est donner les moyens aux établissements de l’ESR d’assurer leurs missions de formation et de recherche. Dans les meilleures conditions pour rester “une grande terre scientifique”, ambition mise en avant par S. Retailleau au congrès de France Universités. L’UNSA Éducation exhorte donc le gouvernement et les parlementaires à revenir sur ces annonces et à porter une loi de finances 2024 plus ambitieuse pour l’enseignement supérieur et la recherche. Frédéric MARCHAND, secrétaire général de l’UNSA Éducation Ivry sur Seine, le 3 juillet 2023, Contact : Nicolas ANOTO, chargé de mission Presse de l’UNSA éducation, 06 21 80 65 75 |
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