Etudes de santé : desserrer le calendrier et se donner les moyens

L’UNSA Éducation rappelle son attachement à la qualité du service public d’enseignement et ne peut que déplorer la méthode et le calendrier de mise en place de la réforme du 1er cycle des études de santé, maintenue malgré la surcharge de travail due à la pandémie actuelle de Covid-19.

Outre son soutien aux étudiants qui espéraient une réforme de qualité permettant de diversifier leurs chances de poursuivre des études de qualité, humaines et professionnelles, l’UNSA Éducation dénonce les conditions dans lesquelles les personnels enseignants, administratifs et techniques se débattent pour faire vivre le service public d’enseignement supérieur.

Leurs conditions de travail sont durement impactées par la méthode de « passage » en force des différents textes qui interrogent tous les acteurs de terrain notamment pour la mise en place des enseignements, des examens écrits et oraux, des situations particulières et de stress des étudiants.

Les alertes régulières, notamment lors des CHS-CT de décembre 2019, de mars et novembre 2020 n’ont malheureusement pas été entendues.
Les élus de la nation s’inquiètent régulièrement auprès de la Ministre de la situation des étudiants.

L’UNSA Éducation est de leur côté mais demande aussi que les moyens humains et réglementaires permettent aux personnels d’exercer leurs fonctions correctement.

Le calendrier de mise en place aurait pu être plus adapté avec la modulation des textes originels (redoublement, places PACES, mineures, …)

Il convient maintenant de prendre les mesures d’urgence pour allier la juste espérance des étudiants dans la réforme avec les contraintes de qualité pédagogiques, de recrutement et de pérennisation des moyens humains nécessaires à la mise en place pédagogique et administrative de la réforme.

L’UNSA Éducation demande à madame la Ministre de sursoir à certaines contraintes réglementaires et calendaires afin de donner aux acteurs de terrain le temps et les moyens là où ils sont demandés.

Ivry sur Seine, le 12 mars 2021

Frédéric MARCHAND,
Secrétaire général

Jean-Marc BŒUF,
Secrétaire général AI-UNSA

Jean-Pascal SIMON,
Secrétaire général Sup’Recherche-UNSA

Martine SAMAMA,
Secrétaire générale UNSA ITRF.Bi.O




Rejeter et dénoncer un accord mais participer au comité de suivi : une étrange conception du syndicalisme

Par ordonnance du 9 mars 2021 le tribunal administratif de Paris enjoint au ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche d’inviter la FERC CGT aux réunions du comité de suivi de l’accord du 12 octobre 2020 relatif à l’amélioration des carrières et des rémunérations.

Pour l’UNSA Éducation nous prenons acte de cette décision mais elle est révélatrice de toute la contradiction des requérants. En effet, comment peut-on d’un côté s’exprimer avec force contre l’accord proposé, le dénoncer avec virulence et d’un autre côté vouloir être associé de près à sa mise en œuvre.

S’il est évident que l’ensemble des organisations représentatives doivent pouvoir discuter des textes sur l’évolution des carrières et donner leur avis, l’existence d’un comité de suivi avec les signataires est tout à fait légitime. Les organisations syndicales majoritaires qui ont signé cet accord se sont engagées pour obtenir des avancées concrètes pour les personnels. Elles ont fait et continueront à faire des propositions dans le cadre des évolutions prévues par l’accord du 12 octobre 2020 et elles veulent pouvoir en suivre précisément la mise en œuvre.

L’UNSA Éducation et ses syndicats continueront à demander un suivi exigeant du protocole entre les organisations signataires et le ministère.

Ivry sur Seine, le 12 mars 2021,

Frédéric MARCHAND,
Secrétaire général de l’UNSA Éducation

Jean-Marc BŒUF,
Secrétaire général A&I-UNSA

Jean-Pascal SIMON,
Secrétaire général Sup’Recherche-UNSA

Martine SAMAMA,
Secrétaire générale UNSA ITRF.Bi.O




Une ministre ne devrait jamais dire ça…. 

Communiqué de presse du jeudi 17 février 2021

On raconte qu’un jour un disciple vint trouver Socrate :
– Maître, j’ai quelque chose à te raconter… C’est au sujet d’un de tes disciples… 
– Arrête ! l’interrompt Socrate. As-tu d’abord pris soin de passer cette histoire à travers les 3 tamis ? 
Socrate lui demanda si ce qu’il voulait lui rapporter était vrai, si c’était quelque chose de bon et si cette information pouvait être utile. Son disciple lui ayant répondu qu’il n’était pas sûr que la chose fût vraie, bonne ou utile, Socrate lui dit en souriant « si ce que tu as à me dire n’est ni vrai, ni bon, ni utile, je préfère ne pas le savoir. Et quant à toi, je te conseille de l’oublier… »

Appliquons les trois tamis de Socrate aux propos tenus par Frédérique Vidal : « Moi je pense que l’islamo-gauchisme gangrène la société dans son ensemble, et que l’université n’est pas imperméable, l’université fait partie de la société ».

Est-ce vrai ?

Sur le plan conceptuel, le terme « islamo-gauchisme » est largement discuté et souvent utilisé par ceux qui revendiquent le « parler-vrai » et qui renforcent les tendances identitaires dans notre société. F. Vidal argüant que « certains universitaires se disent empêchés de mener leurs recherches » minimise son propos et reconnait que ceux qui utilisent leur titre pour « porter des idées radicales » sont minoritaires. Elle ajoute qu’« en biologie cela fait bien longtemps que l’on sait qu’il n’y a qu’une espèce humaine et qu’il n’y a pas de races ». Si le concept de race humaine n’existe pas en biologie, l’idée de race n’a pas pour autant disparu des problématiques des sciences sociales. Il est réducteur de penser que la question est close au prétexte qu’une science y a répondu, dans son domaine.

Est-ce bon ?

Cela fait des mois que les universitaires se dépensent sans compter pour assurer la continuité du service public de l’enseignement supérieur. La plupart sont épuisés. Est-ce pour renforcer l’attractivité du métier d’enseignant-chercheur que l’on stigmatise des pans entiers de la recherche ? Plutôt que d’une enquête pour « distinguer ce qui relève de la recherche académique et ce qui relève du militantisme et de l’opinion », Sup’Recherche-UNSA estime que les enseignants-chercheurs et la communauté universitaire ont besoin d’un soutien de leur tutelle et non de sa défiance.

Alors est-ce utile de relancer la polémique ?

Certains pourront penser qu’il y a des visées politiques à relancer cette polémique. Nous faisons clairement la différence entre notre syndicalisme qui construit et l’action politique qui vise à gagner ou se maintenir au pouvoir.

Sup’Recherche-UNSA exhorte le ministère et le gouvernement à cesser les discours éristiques qui conduisent à la division. Dans les universités on sait conduire des débats heuristiques apaisés, qui sans viser au consensus radical, permettent au moins de poser consensuellement ce qui fait dissensus. Il y va de la paix sociale et du vivre ensemble. 




Sup’Recherche-UNSA et la CPU proposent une réforme de la mutation des EC

Depuis de nombreuses années Sup’Recherche-UNSA se bat pour faire évoluer les règles encadrant la mutation des Enseignants-Chercheurs et notamment pour le rapprochement de conjoint.

Les retours de terrains ont montré que, dans ce dernier cas, les Conseil académiques (CAC) en formation restreinte préfèrent ne pas utiliser les dispositions réglementaires prévues pour le rapprochement de conjoint ou la mutation et privilégient au contraire un recrutement classique avec mise en concurrence des candidats devant le Comité de sélection (COS).

Cette situation a mis en souffrance bon nombres de collègues, c’est pourquoi Sup’Recherche-UNSA et la Conférence des Présidents d’Université (CPU) ont engagé depuis quelques temps un échange pour proposer un changement des pratiques et pour faire bouger les lignes.  

A l’issue de ce dialogue, un consensus a été trouvé pour favoriser les mutations via un mouvement spécifique et distinct de la campagne synchronisée de recrutement.

Là encore notre syndicalisme de dialogue a porté ses fruits, et mardi 19 janvier 2021 nous avons envoyé un courrier cosigné CPU – Sup’Recherche-UNSA à Frédérique Vidal.

Voici les grands principes vers lesquels nous avons convergé :

Tout poste ouvert au concours est susceptible d’être pourvu à la mutation ou au recrutement.

  • Il existe deux voies :
    • La mutation, prioritaire ou non, qui a lieu dans un premier temps.
    • Le recrutement, dans un second temps, si la mutation n’a pas abouti.
  • Le comité de sélection intervient dans les deux voies.

Cet accord entre la CPU et Sup’Recherche-UNSA est une avancée significative. Nous allons maintenant poursuivre le dialogue avec le cabinet et les organisations syndicales qui souhaitent nous rejoindre dans l’intérêt de nos collègues.

Retrouver la lettre commune Sup’Recherche UNSA – CPU à Madame la Ministre Frédéric Vidal




Des tests dans des universités vides d’étudiant·es ?

Communiqué de presse intersyndical des représentants du personnel, membres du CHSCT MESR : FERC-CGT, FSU, SGEN-CFDT, SNPTES, UNSA Education

Les membres du Comité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (CHSCT ministériel de l’ESR) ont été convoqués, une nouvelle fois dans l’urgence, à une réunion extraordinaire le 14 janvier 2021, pour débattre d’un texte intitulé « Déclinaison de la stratégie Tester Alerter Protéger au sein des établissements d’enseignement supérieur« .

Ce texte vise la mise en place de campagnes de tests Covid-19 dans les établissements universitaires … dans un calendrier irréaliste et incertain, car il demande seulement aux établissements de « préparer un plan d’action » pour début février 2021. Des médiateurs devraient ensuite être formés en deux jours pour « prélever, tester, délivrer des messages de santé publique, communiquer le résultat du test, informer de la conduite à tenir selon le résultat, identifier les sujets contacts le cas échéant, saisir les résultats dans le système SIDEP ». Une logistique importante devrait être déployée, achats de tests, d’équipements de protection, voire organisation d’espaces de tests collectifs.
Ces campagnes de tests vont-elles permettre le retour rapide des étudiant·es ? Le ministère a noyé le poisson. Les chiffres donnés en séance sur la contamination des étudiant·es n’indiquent pas forcément que les universités sont des lieux de contamination. Le ministère n’annonce toujours pas de date de retour, mais insiste sur « une trajectoire de reprise la plus précoce possible, progressivement », mais pas avant février 2021.

Ces dispositions avaient été demandées au CHSCT MESR dès juillet 2020. Elles ont aussi été prévues dans un texte « non destiné à être rendu public » dès mai 2020 (*). Pourquoi avoir attendu tout ce temps, alors que ces campagnes de tests dès l’automne auraient peut-être permis d’avoir un fonctionnement le plus proche de la normale et permettre les enseignements sur site pour un plus grand nombre d’étudiant·es ?

Cette « circulaire déclinaison » est-elle donc destinée à mettre en place des tests dans des universités maintenant vides ? Pourquoi avoir attendu 8 mois ?

(*) instruction interministérielle relative à la stratégie de déploiement des tests, traçabilité des contacts et mesures d’isolement et de mise en quatorzaine, mai 2020

Texte du communiqué




La confiance, un préalable à toute concertation

Ce n’est pas la première fois qu’au détour d’un amendement législatif, le gouvernement tente d’expérimenter des procédures dérogatoires de recrutement des enseignants-chercheurs. Déjà en 2019, dans le cadre du projet de loi de transformation de la fonction publique, il avait été envisagé de permettre aux établissements publics de l’ESR de « déroger à la nécessité d’une qualification préalable des candidats pour un ou plusieurs postes qu’ils déterminent. » Après le retrait de cet amendement par le gouvernement, la ministre Vidal avait annoncé une concertation avec les organisations syndicales, qui n’a pas eu lieu !  

Même scénario en novembre 2020, avec un amendement sénatorial de même nature qui aboutira, si la loi de programmation de la recherche (LPR) est validée telle quelle par le Conseil Constitutionnel, à une atteinte au monopole de la délivrance de la qualification par le CNU et à sa suppression pour l’accès des maîtres de conférences (MCF) au corps des professeurs des universités (PR). Pour sortir de cette situation, la ministre annonce, le 9 décembre 2020, qu’une « réflexion collective est un préalable avant l’édiction de toute mesure de mise en œuvre » et le cabinet nous dit, lors du comité technique des personnels universitaires du 18/12, qu’il est « regrettable » que l’article de la loi qui porte ces dispositions ait vu le jour !

Une nouvelle fois, la concertation suit la décision puisque, si la LPR est promulguée, les MCF qui candidateront sur un poste de PR n’auront plus besoin de qualification par le CNU ! Ce n’est pas l’idée que nous nous faisons d’un dialogue social qui respecte et reconnait les partenaires sociaux.

Comme il en a l’habitude, Sup’Recherche-UNSA est prêt à discuter de tous les sujets à condition que le dialogue ne soit pas biaisé par des décisions gouvernementales non concertées.

 

 

 

Contact : Jean-Pascal Simon, secrétaire général de Sup’Recherche-UNSA




Un budget sans ambition !

Communiqué de presse, Ivry-sur-Seine le 15/12/2020

Un budget sans ambition !

de la non défense et non illustration du budget de l’ESRI…

Le budget de l’ESRI a été présenté au CNESER du 16 décembre pour avis, mais en l’absence de la ministre !  Les syndicats, unanimes, avaient demandé et obtenu le report de l’avis sur le budget de l’ESR espérant que la Ministre présenterait et défendrait son budget devant le CNESER. Or, il n’en fut rien … Pour Sup’Recherche – UNSA, il est incompréhensible que la ministre ne vienne pas, en personne, défendre son budget devant la représentation universitaire. Le vote d’un budget est un moment important dans la vie d’une institution et surtout l’occasion d’un échange politique entre les partenaires sociaux. Au lieu de cela nous avons eu une présentation technique … en conséquence notre intervention a été courte puisqu’aucune réponse politique ne pouvait nous être apportée.  

On peut se féliciter des financements de la rénovation thermique des bâtiments des universités, cependant, pour Sup’Recherche-UNSA, ce budget, en termes de fonctionnement est pire que celui de l’année dernière qui ne préfigurait déjà pas la LPPR.  […] lire la suite 

L’effondrement du nombre d’enseignants-chercheurs



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enseignants-chercheurs titulaires

La France a perdu 1108 maîtres de conférences et professeurs d’Université de 2012 à 2018.

Soit la disparition des enseignants chercheurs d’une université comme l’Université Côte d’Azur (ex. Nice Sophia Antipolis).

La précarité pour compenser


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enseignants-chercheurs non permanents

Pour compenser cette dramatique baisse d’enseignants chercheurs, on constate une augmentation de plus de 2156 postes d’enseignants chercheurs non permanents, comme les ATER par exemple.

L’explosion du nombre d’étudiants!


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étudiants en France

Alors que nous perdions 1108 enseignants chercheurs titulaire, les universités accueillaient quasiment 300 000 étudiants de plus! 

Cela correspond à 10 universités comme celle de l’Université Côte d’Azur (ex. Nice Sophia Antipolis). 

Comment les universités peuvent-elles continuer leur missions dans ce contexte! La charge d’enseignement explose et impacte très négativement le temps disponible pour la recherche… 

Sources : Rapports « l’état de l’emploi scientifique en France » du  MESRI




Communiqué de Presse « journée de mobilisation pour la défense de l’ESRI et des libertés »

Sup’Recherche – UNSA invite à participer
à la « journée de mobilisation pour
la défense de l’ESRI et des libertés
 » du 10 décembre 2020

 

Dans un courrier du 1er décembre 2020, F. Vidal, Ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, remercie, une fois encore les personnels pour leur engagement dans cette période de crise sanitaire. Plus que de remerciements, les personnels attendent des actes concrets de la part du gouvernement comme :

  • Répondre à la détresse des étudiants en rouvrant les campus aux étudiants dès que possible dans le respect des consignes sanitaires.
  • Mettre à disposition pour les étudiants et les personnels de tests antigéniques pour détecter le plus rapidement possible les cas de COVID+.
  • Retrouver les conditions d’un dialogue social apaisé en revenant sur des dispositions prises sans aucune concertation avec les organisations syndicales.
  • Cesser de remettre en cause du CNU en rétablissant la qualification.
  • Retirer des dispositions sécuritaires inutiles qui ne font que mettre de l’huile sur le feu.

Sup’Recherche-UNSA dénonce aussi que, par glissements progressifs, la LPR soit devenue une loi de dérégulation l’ESRI. Ce dont l’ESRI a besoin c’est d’une programmation apportant des « moyens massifs et inédits » comme se plait à le dire notre ministre, tant pour la recherche que pour la formation.

Nous demandons le retour à une programmation sur 2021-2027 en cohérence avec le programme-cadre de l’UE pour la recherche et l’innovation « Horizon Europe ».

Nous demandons, dès janvier 2021, des signes forts de l’action du ministère notamment que :

  • 1/3 des 2000 possibilités de devenir professeurs par une voie d’accès réservée soient ouvertes dès 2021 en donnant au CNU un rôle central dans le processus ;
  • les collègues constatent sur leur fiche de paye que la PRES est doublée ;
  • les budgets 2021 des laboratoires sont effectivement augmentés de 10% ;
  • il soit mis fin aux gels de postes en attribuant aux universités une masse salariale qui leur permette de mettre au recrutement tous les postes vacants.

Sup’Recherche-UNSA n’est pas adepte du « concert médiatique » et préfère la discussion à l’opposition. Nous attendons maintenant que les annonces soient suivies d’effets.

Sup’Recherche-UNSA appelle ses adhérents et sympathisants à soutenir la journée d’action du jeudi 10 décembre sur la base de ces revendications. 

Nous demandons, dès janvier 2021, des signes forts de l’action du ministère notamment que :

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0
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des 2000 possibilités de devenir Professeurs doivent ouvrir dès 2021 en donnant au CNU un rôle central dans le processus
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sur les budgets des laboratoires
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de la Prime PRES dès janvier sur les fiches de paye
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Gel de poste, en attribuant aux universités une masse salariale qui leur permette de mettre au recrutement tous les postes vacants.




Lettre ouverte à la ministre : Trop, c’est trop!

Ivry-sur-Seine le 1novembre 2020 

Madame la Ministre, 

 

Trop c’est trop ! Nonvotre porte n’est pas ouverte comme vous le dites, vous nous l’avez claquée au nez ! Vous avez réussi à nous mettre dans un état de colère froide, nous, Sup ’Recherche-UNSA, un syndicat réformiste et négociateur. 

Le monde universitaire est en plein désarroi durant cette crise de la Covid-19 où nous, enseignants-chercheurs, subissons ordres et contrordres tous les jours. Nous devons organiser des cours et des examens en distanciel bien souvent par nos propres moyens, car nos universités sont débordées. Débordées en raison d’un manque de financement chronique, en raison d’un afflux toujours plus important d’étudiants, nous sommes arrivés à un point de rupture. 

Alors que nous essayons de maintenir la barque à flot, en colmatant les brèches avec nos petites mains, alors que nous devons accompagner nos étudiants en situation de souffrance en ces temps troublés, vous avez décidé de lancer une expérimentation (qui comme les autres devrait perdurer sans jamais être évaluée) sur le recrutement des enseignants-chercheurs !  

Concernant, l’atteinte au monopole de qualification du CNU, ce sont des dispositions absurdes qui vont conduire inéluctablement à une ambiance délétère opposant qualification nationale, délivrée par le CNU, et évaluations locales. Cela engendrera des conflits, des ruptures d‘égalité dans les recrutements multipliant les recours devant les tribunaux.  

Concernant la tentative d’estocade infligée aux libertés académiques, un amendement à la rédaction fantaisiste a dû être réécrit mais il ne fait que paraphraser les textes existants. Au contraire, nous avions besoin que notre liberté académique soit défendue dans un monde où les universitaires subissent de plus en plus de procédures-bâillons. 

Enfin, concernant les dispositions de pénalisation sur le blocage des universités, nous ne voulons pas tomber dans le piège médiatique que vous avez tissé. Il faut être clair et nous l’avons toujours été sur ce point, on n’a jamais eu le droit de bloquer l’accès d’une université ou d’en occuper les locaux. Nous avons toujours été opposés aux obstructions à la liberté d’expression (SUP’R INFO n°84) en dénonçant le climat d’intolérance quand des activistes veulent l’imposer à l’Université. Cependant, le droit actuel est suffisant ! En cas de menace à l’ordre public sur un campus, le Président de l’université a le pouvoir de fermer préventivement les établissements, de faire appel aux forces de l’ordre en en faisant la demande au préfet… Ils ont donc les moyens d’agir (Article 712 du code de l’éducation) et même de faire un recours en urgence devant le tribunal administratif en cas de refus du préfet. 

Madame la Ministre, trop c’est trop, vous mettez de l’huile sur le feu alors que le monde universitaire a besoin de soutien et de reconnaissance ! Voilà une drôle de façon de « remercier », pour reprendre votre expression, ceux qui ont « donné de leur temps et de leur énergie pour contribuer à faire vivre et évoluer ce texte ».  

Ouvrez donc la porte à un dialogue social apaisé,en retirant votre soutien à ces amendements et en faisant en sorte qu’ils soient retirés de la loi ! Alors, Sup’RechercheUNSA reprendra les négociations et les discussions comme nous l’avons toujours fait.  

Pour le Secrétariat National Sup’Recherche – UNSA 

Jean-Pascal Simon, Secrétaire Général. 




Amendements absurdes : conflits inévitables ! 

Communiqué de presse, Ivry-sur-Seine le 10 novembre 2020.

La Commission Parlementaire Mixte Paritaire (CPM) a proposé une ultime version de la Loi de Programmation de la Recherche. Parmi les amendements contre lesquels nous avons exprimé notre mécontentement au ministère (cf. Communiqué de presse du 30/10/20), ceux qui concernent la qualification et les procédures de recrutement des Enseignants-Chercheurs sont particulièrement alarmants. 

Ces amendements, retenus par la CPM avec les encouragements de la ministre, sont un coup de poignard dans le dos des collègues au moment où ils doivent assurer la continuité des enseignements dans des conditions souvent acrobatiques. 

On peut penser que ce qui sous-tend ces changements est davantage idéologique que pragmatique. Des esprits chagrins pourraient même penser qu’il s’agit d’un « règlement de compte » de la part de certains parlementaires vis-à-vis du CNU ! 

Ce sont des changements absurdes qui vont conduire inéluctablement à une ambiance délétère opposant qualification nationale délivrée par le CNU et évaluations locales. Cela engendrera des conflits, des ruptures dégalité dans les recrutements multipliant les recours devant les tribunaux. 

Sup’Recherche – UNSA sera aux côtés des collègues qui seront victimes des immanquables injustices à venir. 

Pour toutes ces raisons, Sup‘Recherche – UNSA exige lretrait de ces dispositions du texte de loi.