Communiqué de Presse
Ivry-sur-Seine, le 18 juillet 2024
La dissolution de l’Assemblée nationale conduit à une recomposition des forces politiques de notre pays. Sup’Recherche-UNSA va continuer à défendre ses valeurs pour l’Enseignement supérieur et la Recherche (ESR). Il faut préserver notre secteur de toute fragmentation et commercialisation. L’ESR doit demeurer un service public ouvert à toutes et tous. La liberté académique et l’indépendance et la liberté de la recherche doivent être défendues. L’accès à l’enseignement supérieur doit rester universel et non discriminant.
Soucieux d’un syndicalisme constructif, voici les premières propositions et réflexions que Sup’Recherche-UNSA soumet au gouvernement à venir et aux parlementaires.
Mieux gérer l’argent public consacré à l’ESR
Les appels à projets, à manifestation d’intérêt sont devenus en quelques années un outil de financement de plus en plus important de nos établissements. Ainsi, pour financer leur recherche ou actualiser leurs enseignements, les enseignants-chercheurs doivent répondre à des sollicitations contraintes, de plus en plus sélectives et bureaucratiques. Ces méthodes «au coup par coup» engendrent des recrutements sans lendemain et une très grande difficulté à créer une vision stratégique et des actions sur le long terme.
Mieux gérer l’argent venu du contribuable passe par une simplification des procédures et une transparence accrue dans l’attribution de la dotation pour charges de service public. Celle-ci doit reposer sur des critères objectifs tenant compte des besoins des établissements au regard des missions de service public qu’ils assurent.
De plus, nous n’avons aucune vision globale de l’efficience des financements alloués par le SGPI, de l’utilité de ces centaines voire milliers ou millions de documents engendrés par ces projets dont les orientations et les évaluations échappent à la stratégie de notre ministère.
Sup’Recherche-UNSA demande à l’État un financement récurrent suffisant, seul moyen de libérer un temps de travail, toujours croissant, dédié à la recherche de financement, au pilotage de projets et aux bilans.
Évaluer l’efficience des dispositifs et des classements
Le 13 mars dernier, l’Université de Zurich, qui compte Albert Einstein parmi ses anciens docteurs, a annoncé, à la surprise générale, qu’elle « se retirait » des classements internationaux, qu’elle accuse d’être la source d’une inflation de publications dont la qualité décroît au profit du nombre.
Sup’Recherche-UNSA souhaite que l’État français invite les établissements de l’ESR à sortir de cette course au classement.
Dans cette même perspective, on peut discuter de l’efficacité de l’HCERES au regard de son coût. Même si ce travail permet un regard extérieur à chaque établissement et une vision décentrée de ses labos, cela ne se traduit pas suffisamment en termes de dialogue entre les établissements et la tutelle, notamment en ce qui concerne l’allocation de moyens, et en interne dans le cadre de la démocratie universitaire.
Sup’Recherche-UNSA demande donc une évaluation de l’efficience et de la plus-value apportée par des organismes comme l’HCERES, l’ANR et le SGPI.
Valoriser le doctorat
On constate une baisse du nombre de doctorants. Alors que la formation doctorale est la plus élevée dans le système éducatif, la fonction publique recrute peu ses hauts fonctionnaires parmi les doctorants et plus généralement le fait d’être titulaire d’un doctorat ou de mener un doctorat n’est pas reconnu dans la carrière des agents publics.
Sup’Recherche-UNSA demande une reconnaissance réelle du diplôme de doctorat dans la fonction publique et des voies d’accès dédiées aux docteurs pour l’entrée des écoles de la fonction publique, comme c’est le cas à l’Institut national du service public (ex ENA). Une des premières choses à faire serait de rétablir la voie d’accès dédiée aux docteurs en droit pour la nomination directe en qualité d’auditeur de justice à l’École nationale de la magistrature.
Pour conclure, Sup’Recherche-UNSA rappelle son attachement indéfectible à ce que l’Enseignement supérieur et la Recherche soient servis par des fonctionnaires d’État. Pour cela il faut que les discours politiques soient en cohérence avec les actes. Il est urgent que l’État s’engage en faveur de l’avenir scientifique et éducatif de la France.
Dépenser dans l’ESR,
c’est investir pour l’avenir.
Vous trouverez l’ensemble de nos mandats pour l’enseignement supérieur et la recherche dans la motion de congrès adoptée le 17 mars 2023 à Dijon
Contact :
Sup’Recherche-UNSA, 87 bis, avenue Georges Gosnat, 94 853 Ivry-sur-Seine cedex
• Jean-Pascal Simon, Secrétaire général, SG@sup-recherche.org
• Virginie Saint-James, Secrétaire générale adjointe, SGA@sup-recherche.org