Nous vivons la fin de l’abondance, des évidences et de l’insouciance

Ce sont les propos du Président de la République lors du conseil des ministres de rentrée. Pour ce qui concerne l’ESR, et de mémoire des personnels, le temps où les universités auraient été dans l’abondance renvoie à un mythe ! S’il faut trouver des années d’abondance, rappelons qu’en 1980 l’Etat consacrait en moyenne 8550€/an/étudiant. Quarante années plus tard, c’est 11600€/an/étudiant. Si l’investissement de l’Etat pour la jeunesse avait suivi l’inflation, Il serait aujourd’hui à 28700€ ! (Voir le calculateur d’inflation : https://france-inflation.com/calculateur_inflation.php) 

Nous annoncer la fin de l’abondance relève soit de la provocation, soit de la méconnaissance de la réalité de l’état de l’ESR. Un comble, car le MESRI publie chaque année un document qui permet de faire le point de manière chiffrée et rigoureuse sur le paysage de l’enseignement supérieur et de la recherche en France. (https://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/fr/l-etat-de-l-enseignement-superieur-de-la-recherche-et-de-l-innovation-en-france-84954) 

Les faits sont têtus : la France investit de moins en moins pour sa jeunesse et son avenir, et année après année, les établissements d’enseignements supérieurs publics doivent accueillir toujours plus d’étudiants avec des dotations pour charges de service public insuffisantes. 




L’accréditation des INSPE, les forçats de la formation … 

Depuis plus de 30 ans, les universités sont impliquées dans la formation des enseignants et, depuis la loi de 1989 créant les IUFM, sont pleinement en charge de cette mission. Nous avions rappelé lors de la mise en place du comité de suivi qu’il fallait prendre appui sur le travail et la réflexion déjà menés. Il ne faut pas faire table rase du passé. La lecture du bilan de fin des 29 mois de travail du Comité de suivi de la mise en œuvre de la réforme des INSPE de Marie-Danièle Campion et François Louveaux est décevante. Il consiste essentiellement en constats, peu de propositions et en tous cas aucune capitalisation des acquis de ces trente dernières années.  

En écho à cela, la séance d’accréditation des INSPE du 7 juillet, qui montre que les choses vont en de mal en pis. Les collègues des INSPE ont des conditions de travail de plus en plus difficiles, souvent, ils doivent faire face à des injonctions paradoxales. Ces acteurs de la formation ne se sont ni soutenus, ni reconnus, ce qui engendre un découragement tel que des démissions de directions d’INSPE, des collègues cherchent à partir ou attendent avec impatience leur retraite … Lors de cette séance, nous avons posé la question à une direction d’INSPE combien de temps ils allaient pouvoir tenir dans ces conditions. La réponse fut édifiante : « Nous allons tenir parce qu’il le faut. » 

Outre le manque de moyens, il importe que les ministères concernés et plus largement le gouvernement français, tranche entre deux visions de la formation des maîtres qui mettent actuellement le système en tension : une formation universitaire dans le respect des principes évoqués ci-dessus ou une école professionnelle sous la tutelle de l’employeur, comme c’est le cas pour les écoles de police par exemple. Sans un choix politique clair les acteurs de la formation sont condamnés à rester dans un no mans land qui les prive du pouvoir d’agir engendrant de la souffrance au travail. 

Pour sa part, Sup’Recherche-UNSA revendique une formation portée conjointement par les deux ministères mais dans le respect des prérogatives de chacun : l’État employeur avec la responsabilité de définir le profil de l’enseignant du XXIe siècle qu’il entend recruter et les universités qui ont la responsabilité de construire des formations en réponses aux besoins. 




Le travail ne manque pas …

Communiqué de presse

Sup’Recherche-UNSA se félicite du maintien d’un ministère de plein exercice pour l’enseignement supérieur et de la recherche. Fidèle à un syndicalisme de proposition et de négociation, nous poursuivrons notre action afin que les engagements du protocole d’accord “carrières et rémunération” soient tenus.

Nous rappelons tout particulièrement la cible de 6 400€ pour la prime C1 et la poursuite du repyramidage. Certaines avancées n’ont pas encore été complètement mises en œuvre dans les établissements, ainsi de nombreux collègues, nouvellement recrutés, attendent encore la dotation de 10 000 € destinée à amorcer, dans de bonnes conditions, leur projet de recherche. 

Il importe donc que les négociations s’ouvrent dès que possible avec la nouvelle équipe ministérielle. Le travail ne manque pas … 

Ivry-sur-Seine le 20 mai 2022




Repyramidage : info importante

Face aux problèmes rencontrés par la plateforme GALAXIE, nous avons alerté la DGRH lors du dernier Comité Technique National sur les conséquences de ces dysfonctionnements que ce soit pour les candidats au recrutement, et à l’avancement de corps. Le Ministère nous informe de l’évolution du calendrier du repyramidage ce qui conduit au report de la date limite de candidatures du jeudi 21 avril 16h au mardi 26 avril 16h, par conséquent l’avis des CAC est déormais attendu entre le 21 juin et la 24 juin. Les sections CNU voient le début de leur travail reporté au 29 juin.

Ceux d’entre vous qui souhaitent candidater sur les sections ouvertes au repyramidage dans leur établissement, disposent donc d’un nouveau délai, toutefois n’attendez le dernier jour pas pour déposer votre dossier et faites nous connaitre les difficultés que vous pourriez rencontrer, nous les transmettrons à la DGRH.

Image : Pixabay License




Vous êtes maitres.se de conférence classe normale…

Le décret n° 2022-334 du 8 mars 2022 modifiant les règles de classement des personnes nommées dans les corps d’enseignants-chercheurs des établissements publics d’enseignement supérieur et de recherche relevant du ministre chargé de l’enseignement supérieur vous concerne !

En effet, outre certaines limitations de prise en compte de la durée de services antérieurs, ce texte prévoit une bonification d’une année d’ancienneté au titre du doctorat :

Art. 4. – Après l’article 5 du même décret, il est inséré un article 5-1 ainsi rédigé :

« Art. 5-1. – À l’occasion de leur classement dans le corps des maîtres de conférences ou dans l’un des corps assimilés, les candidats qui ont été admis à concourir au grade de maître de conférences de classe normale bénéficient d’une bonification d’ancienneté d’un an au titre du doctorat mentionné à l’article L. 612-7 du code de l’éducation ou du diplôme universitaire, de la qualification ou du titre étranger jugés équivalents pour l’application du présent décret par le conseil académique ou par l’organe compétent pour exercer les attributions mentionnées au IV de l’article L. 712-6-1 du code de l’éducation. »

Ainsi tous les MCf de classe normale devraient donc, a minima, bénéficier d’un an d’ancienneté supplémentaire ce qui permet un changement plus rapide d’échelon.

N’attendez pas pour demander à bénéficier, d’une proposition de reclassement qui prenne en compte ce décret paru au JO du 10 mars. Il fait le faire « dans un délai de neuf mois à compter de la date de publication du décret », soit avant le 9 décembre 2022.

Le décret complet est ici

Pour vous aider dans cette démarche, Sup’Recherche-UNSA vous propose
ici un modèle de lettre à adapter.




En grève et mobilisés le 17 mars 2022

Il faut qu’enfin cesse la baisse constante du pouvoir d’achat des agents de la fonction publique. Alors que le point d’indice n’a pas été revalorisé depuis 2017, en décembre 2021, l’inflation en France a atteint 2,8 % sur un an et l’énergie a vu son prix augmenter de 18,6 %.

Aussi Sup’Recherche, l’UNSA éducation et l’UNSA, dans le cadre de l’intersyndicale interprofessionnelle, appellent à la grève les salariés.es du public comme du privé le 17 mars prochain.

Pour nous le moment est venu de construire une expression la plus unitaire possible des revendications sociales et salariales.

Dans le public, comme dans le privé, auprès des retraités.es comme pour la jeunesse, la question du reste à vivre est une question centrale et angoissante parfois dès le 15 du mois…

Les employeurs, le patronat et les pouvoirs publics ont l’impératif de répondre à ce qui, plus qu’une revendication, devient une exigence et une nécessité.

La journée du 17 mars doit être une journée de grande mobilisation et de grève. Au-delà du 17 mars, l’UNSA et ses syndicats chercheront à construire un 1er mai le plus unitaire possible sur cette revendication.

L’augmentation des salaires doit passer en première ligne!

APPEL A LA MOBILISATION




Journée internationale de lutte pour les droits des femmes

La Journée internationale de lutte pour les droits des femmes s’inscrit cette année sous le thème de «L’égalitéaujourd’hui pour un avenir durable». L’idée est de mettre en valeur la contribution des femmes et des filles du monde entier concernant l’adaptation et la réponse aux changements climatiques et à leur atténuation, en faveur de la construction d’un avenir plus durable pour toutes et tous.

Les femmes sont plus vulnérables aux impacts du changement climatique que les hommes, car elles constituent la majorité des personnes pauvres de la planète et sont davantage dépendantes
des ressources naturelles qui sont les plus menacées par le changement climatique.

Face à cette situation, l’UNSA revendique :

  • La revalorisation des salaires des métiers les plus exposés, majoritairement occupés par des femmes
  • La prise en considération de la charge mentale qui pèse encore majoritairement sur elles et impactent l’équilibre vie personnelle/vie professionnelle
  • La reconnaissance de la parole des femmes dans les prises de décisions liées au changement climatique, en vue d’atteindre un développement durable et une plus grande égalité des sexes.

L’égalité de toutes et tous ça ne concerne pas seulement celles et ceux qui se sentent écarté·es, cette liberté relève de notre responsabilité commune !

Vidéo UNSA « expression directe » intitulée « les femmes et le télétravail » :

https://www.unsa.org/IMG/mp4/expression_directe_2110.mp4




Prime individuelle des enseignants-chercheurs

Avec la mise en place du régime indemnitaire des personnels enseignants et chercheurs (RIPEC) la PEDR est remplacée par une prime permettant de reconnaitre qualité des activités et à l’engagement professionnel des agents au regard de l’ensemble des missions définies pour les enseignants-chercheurs à l’article L. 123-3 du code de l’éducation et pour les chercheurs aux articles 12 et 35 du décret du 30 décembre 1983.

Le motif de l’attribution de cette prime peut être soit l’investissement pédagogique, l’activité scientifique ou les tâches d’intérêt général ce peut être aussi au titre de l’ensemble des missions d’un enseignant-chercheur.La prime individuelle doit être demandée pour cela il faut déposer un dossier dématérialisé sur le site GALAXIE, composé des éléments suivants :

  • des informations concernant la situation administrative du candidat fournies par l’établissement ;
  • des renseignements complémentaires saisis par le candidat dans un écran formulaire,
  • un document au format pdf rédigé par le candidat à partir de la trame 2022 fournie par le MESRI.

Le calendrier

  • 3 mars 2022 à 10 h au 31 mars 2022 à 16 h : Dépôt des demandes individuelles dans l’application ELARA
  • 1er avril 2022 à 10 h au 20 mai 2022 à 17 h : Vérification de la recevablité des demandes par les établissements, réunions des conseils académiques en vue de rendre les avis sur les demandes de prime individuelle et saisie des avis dans Galaxie
  • 24 avril 2022 : début des réunions des sections du CNU en vue de rendre les avis sur les demandes de prime individuelle
  • 29 septembre 2022 à 16 h : Date limite de saisie des avis des sections du CNU
  • 14 décembre 2022 à 16 h : Date limite de saisie des attributions de prime individuelle dans ELA

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Lancement de la campagne de suivi de carrière

La campagne de suivi de carrière  est ouverte jusqu’au Jeudi 17 mars 2022 à 16H00.
Les dossiers doivent être déposés dans l’application ALYA accessible sur le portail Galaxie à l’adresse suivante :https://www.galaxie.enseignementsup-recherche.gouv.fr/ensup/cand_suivi_carriere.htm
Les sections CNU concernées sont : 1 ; 8 ; 9 ; 10. ; 18 ; 20 ; 23 ; 24 ; 25 ; 26 ; 73 ; 74 ; 76 ; 77 ; 85 ; 86 ; 87
Vous trouverez ici le guide pour l’utilisation ALYA / le dossier ainsi qu’une trame de dossier.



Etablissement Public Expérimental Paris-Panthéon-Assas : comment ajouter de la confusion dans l’enseignement supérieur ?

Ivry-sur-seine, le 15 octobre 2021

Dans l’inventivité de recomposition (ou décomposition) du paysage universitaire, le projet de texte qui a été présenté au CNESER du 12 octobre 2021 sur la création de l’Université Paris-Panthéon-Assas franchit un cap. Cet établissement d’enseignement supérieur public expérimental (EPE) intègrera en tant qu’établissements-composantes des établissements privés ! 

Sup’Recherche-UNSA n’est pas pour une exclusivité dans l’offre d’enseignement supérieur qui conduirait à interdire l’existence d’établissements privés mais le montage qui nous est présenté est de nature à affaiblir le service public d’État de l’enseignement supérieur. C’est un cran supplémentaire qui est franchi dans la confusion entre public et privé.  

Ainsi les étudiants de ces établissements-composantes, inscrits dans ceux-ci, et acquittant des frais d’inscription et de scolarité avoisinant les 10000€/ans, se verront remettre une carte d’étudiant de l’Université Paris-Panthéon-Assas.

Les statuts témoignent du risque pressenti de confusion des genres. Il est précisé à l’article 17 que «Seuls peuvent se prévaloir des titres de « professeur à l’Université Paris-Panthéon-Assas » et de « maître de conférences à l’Université Paris-Panthéon-Assas », respectivement, les membres du corps des professeurs des universités et du corps de maîtres de conférences des universités. ».  

Il est prévu qu’à la sortie du régime d’expérimentation, l’Université Paris-Panthéon-Assas a vocation à devenir un grand établissement. Cela ne manquera pas de poser alors des problèmes pour l’intégration des personnels des établissements-composantes puisque dans un grand établissement le président « a autorité sur l’ensemble des personnels de l’université » (Article L712-2 du code de l’éducation), or ces personnels relèvent du droit privé. Va-t-on les titulariser en tant que fonctionnaires ? 

Sup’Recherche-UNSA demande donc au ministère de ne pas accepter la création de cet EPE.