Que va-t-il se passer pour les personnels à partir du 11 mai dans l’ESR ?

Comme annoncé par le Président de la République le 13 avril dernier, les établissements de l’enseignement supérieur resteront fermés pour les étudiants jusqu’à la rentrée de septembre. Cette fermeture ne concerne pas les personnels enseignants et BIATSS. Depuis le début du confinement, le 17 mars dernier, ces personnels ont dû assurer une continuité pédagogique, administrative et technique auxquels peu étaient préparés. En effet, les plans de continuité n’ont pas tous, et loin de là, été présentés dans les instances (CHSCT, CT). Mardi 21 avril les organisations syndicales ont été réunies par le Ministère de l’enseignement supérieur de la recherche et de l’innovation afin d’échanger sur le plan de déconfinement dans l’ESR. Aucune réponse n’a été apportée à l’issue de cette réunion.

Pour nos syndicats, la reprise progressive ne doit pas se dérouler dans les mêmes conditions fortement dégradées.

C’est donc à marche forcée, dans un très grand nombre d’établissements, que le travail à distance a été mis en place. Nos syndicats ont depuis longtemps pris position en faveur du télétravail dans un cadre réglementaire précis. Nos délégués ont toujours été force de proposition pour que les directions mettent en place une charte qui oblige les employeurs et les personnels dans le respect des textes (conditions de travail, sécurité, équipements fournis…).

Que va-t-il se passer pour les personnels à partir du 11 mai dans les établissements de l’ESR ? La réunion avec le cabinet de la Ministre n’a apporté aucune réponse à nos questions mais nous avons exprimés nos demandes au sujet d’un retour progressif vers nos postes de travail (laboratoires, services…) :

  • Nous avons fait le choix de demander un protocole et un cadrage national, que ce soit aux autorités sanitaires compétentes et habilitées à le faire, de préciser quelles mesures de protection doivent être mises en place pour la réouverture des établissements. Pour l’UNSA éducation c’est un préalable.
  • Avant toute reprise le 11 mai nous demandons que les CHSCT ministériels et les CHSCT locaux soient consultés afin d’être associés aux mesures qui seront prises. Ils devront être régulièrement informés après le 11 mai de l’évolution de la situation.
  • Les personnels qui souhaitent revenir dans l’établissement ne doivent le faire que si, au préalable, TOUTES les conditions de sécurité sont remplies par l’établissement (nettoyage des locaux, masques, gel hydro-alcoolique, distance de sécurité respecté…)
  • Si la restauration collective n’est pas assurée, il sera nécessaire de donner les moyens aux personnels qui reviendraient dans les établissements de pouvoir se nourrir
  • Les personnels qui peuvent continuer à exercer leurs missions à distance doivent continuer à le faire jusqu’à la fin de l’année universitaire
  • Une autorisation spéciale d’absence (ASA) doit être notifiée officiellement pour celles et ceux dont les enfants ne reprendront pas les cours avant le 25 mai et pour tous les personnels vulnérables
  • Nous demandons qu’une attention particulière soit portée par les équipes présidentielles et les directions des CROUS sur le risque d’opposition entre les personnels qui devront reprendre leurs missions en présentiel et ceux qui souhaiteront s’organiser en travail à distance.

Dans cette logique de bienveillance envers toutes celles et tous ceux qui, ces dernières semaines, ont fait la démonstration de leur engagement au service public pendant cette crise sanitaire, nous demandons à ce qu’on n’oblige pas les personnels en ASA de poser des jours de RTT ou de congés. Ils ne sont pas responsables de la situation de confinement et ne doivent pas en subir les conséquences. De la même façon, nous demandons que les personnels travaillant à distance puissent avoir le choix de poser des jours de congés pendant la période de confinement. De plus, il faut que la rentrée de septembre se déroule dans d’aussi bonnes conditions que possibles compte tenu de la situation. Les instances (CT, CFVU notamment) devront aussi se tenir d’ici l’été afin de préparer, notamment, le retour des étudiants à la rentrée universitaire et faire en sorte que le plus grand nombre des opérations qui devaient se tenir depuis le 16 mars puissent être conduites




CNESER du 21 avril 2020


Lors du CNESER du 21 avril qui se tenait en visioconférence Sup’Recherche-UNSA est intervenu sur les points qui suivent.

La pandémie et la situation dans les universités

Depuis le 16 mars, les universités sont fermées et des plans de continuité administrative et pédagogique ont été mis en place. Les agents de l’ESR font tout ce qui est possible pour permettre que nos établissements fonctionnent à minima. Ainsi, les payes sont assurées, un suivi pédagogique et des modalités d’évaluation adaptées sont mis en place, en outre des collègues s’impliquent sur le plan sanitaire : production de gel hydroalcoolique, de masque, engagement dans la réserve sanitaire … C’est une belle image que l’ensemble des agents donne de l’ESR.

Nous voulons saluer l’engagement des personnels et nous attendons que notre tutelle s’en souvienne et en tienne compte quand il s’agira de revalorisations des rémunérations.

La formation

Nous avons défendu les points suivants :

  • Nous demandons une attention toute particulière pour les étudiants qui doivent soutenir un mémoire de fin de cycle, valider un stage (validation du titre de psychologue par exemple) nous demandons que des délais leur soient accordés et que si soutenance ou stage devait se dérouler sur une partie de l’année universitaire 2020-21, ils soient exonérés de droits d’inscription ;
  • Concernant plus spécifiquement les doctorants, il faut que :
    • tous les contrats doctoraux soient prolongés en tant que de besoin ;
    • tout doctorant inscrit en thèse en 2019-20 soit inscrit de droit en 2020-21 s’il le souhaite;
    • que les soutenances qui auraient dû avoir lieu ce printemps puissent être reportées sur l’ensemble de l’année universitaire 2020-21 là encore avec dispense de frais d’inscription.

Les activités de recherche

Outre la situation des doctorants que nous venons de mentionner. Le travail des équipes de recherche a été impacté et elles fonctionnent en mode dégradé. Les missions sont annulées, les colloques sont reportés, cela a des conséquences financières, car le plus souvent les dépenses ont été engagées, voire réglées auprès des voyagistes qui ont remporté les marchés.

  • Nous attendons de la part du MESRI qu’il intervienne auprès de ces voyagistes soit pour qu’ils remboursent les sommes réglées, soit pour que les sommes réglées fassent l’objet d’un crédit à utiliser ultérieurement.
  • Par ailleurs, il faudra permettre et inciter les universités à reporter sur 2021 des crédits de recherche non utilisés du fait de cette crise.

Un groupe de travail

Il faudra tirer un bilan de cette pandémie. En suivant l’exemple de la commission des affaires culturelles et de l’éducation de l’Assemblée nationale qui s’est dotée de deux groupes de travail sur l’enseignement supérieur et sur la recherche, nous souhaitons que, dans le cadre d’un dialogue social, un bilan partagé soit fait pour tirer les leçons de cette et proposer des solutions aux difficultés et fragilités que cette pandémie aura révélées.

La formation des enseignants

Madame la Ministre a dit à plusieurs reprises combien elle était attachée à la continuité du dialogue sociale même si la situation de crise en modifie les conditions. Aussi nous voudrions faire part de notre étonnement quand nous avons appris, par une dépêche d’agence, que Mark Sherringham, inspecteur général s’était vu confier une mission concernant les INSPE, ceci sans que les partenaires sociaux n’aient simplement été informés.

La lettre de mission précise que ce sont les « recteurs qui ont a responsabilité de mettre en place les nouveaux Inspé » et que M. Sherringham « accompagnera les recteurs dans la vérification de la conformité des maquettes pédagogiques ». Nous rappelons que les INSPE sont des composantes universitaires, les prérogatives du conseil de composante, de la CFVU et in fine du CNESER de faire ce type de vérification. Nous rappelons que les INSPE sont des composantes universitaires, dans ce cadre cela relève des prérogatives du conseil de composante, de la CFVU et in fine du CNESER de faire ce type de vérification.

Le second volet de la mission concerne la création de « classes préparatoires au professorat des écoles (CPPE) » que l’inspecteur général est chargé de définir et de concevoir « en lien avec la Dgesco, la Dgesip, l’IGÉSR et les corps d’inspection territoriaux». Pourquoi les universités ne sont pas mentionnées ? Ces CPPE ont elles vocation à être mises en place dans les lycées ?

Si ce que rapporte cette dépêche est exact, il s’agit d’une nouvelle orientation de la réforme formation des enseignants du premier degré avec un projet porté essentiellement par le MENJ.


Motion d’orientation, Congrès de Paris 2020

Sup’Recherche-UNSA réaffirme la nécessité de former, au sein des universités, en formation initiale ou continue, les différents professionnels de l’éducation : professeurs des écoles, de collèges et lycées, de lycée professionnel, professeurs documentalistes, conseillers d’éducation, auxiliaires de vie scolaire, intervenants du périscolaire, etc. en prenant en compte les contextes spécifiques d’exercice afin de construire une culture commune qui leur permettra d’assurer une continuité éducative sur les territoires.
Les INSPE sont des composantes universitaires relevant du MESRI qui assurent notamment la formation initiale d’enseignants qui seront recrutés par le MEN. Si les deux ministères coopèrent dans ce dossier il faut que les prérogatives de chacun soient respectées.

Pour Sup’Recherche-UNSA :
– le MEN en tant qu’employeur fixe les compétences et connaissances qu’il attend des personnels qu’il veut recruter ;
– l’ESR (donc les INSPE) définit les modalités de formation.




Réunion multilatérale « coronavirus »

Sup’Recherche – UNSA a participé, jeudi 2 avril,  à une rencontre multilatérale avec F. Vidal, Ministre de l’Enseignement Supérieur de la Recherche et de l’Innovation, à propos de la situation de crise que nous connaissons.

Lors de cette rencontre, nous avons rappelé plusieurs points importants.

La rémunération des personnels

Les établissements ont su sécuriser les payes de mars et avril, que ce soit pour les fonctionnaires ou les contractuels, nous saluons cet effort important pour les agents et demandons que cela se poursuive jusqu’à la fin du confinement.

Nous attirons l’attention sur la situation des vacataires. Nous avons bien entendu les précisions apportées par Mme la Ministre : tous les vacataires, quel que soit leur statut, agents temporaires vacataires (ATV) ou chargés d’enseignement vacataires (CEV) verront leur rémunération assurée et leur contribution à la continuité pédagogique sera considéré comme du service fait.

Nous demandons une attention toute particulière de sa part pour les CEV, si certains sont des professionnels dans les filières comme les DUT, L Pro. … beaucoup sont des docteurs qui n’ont plus de contrat post-doctoral, pour lesquels cette rémunération est leur ressource principale de revenus. Nous attendons qu’il soit demandé aux établissements de prendre toutes les mesures pour que ces personnels soient rémunérés mensuellement.

La continuité pédagogique

La plupart des enseignants ont fait des efforts importants pour assurer la continuité pédagogique : mise en ligne des ressources pédagogiques, rendez-vous en visioconférence avec leurs étudiants …

Si on peut considérer qu’une la continuité pédagogique est assurée, on ne peut pas parler d’enseignement à distance, ni même attendre cela de la part de nos collègues. Mettre en place un enseignement à distance nécessite une réingénierie totale de la formation, des évaluations … qui ne peut pas se faire en une ou deux semaines.

Sup’Recherche-UNSA a rappelé que les établissements rencontrent des problèmes :

  • le réseau saturé notamment en DROM/DOM qui dépendent d’un câble sous-marin ;
  • les serveurs qui ne sont pas suffisants pour assurer un service de qualité
  • attaque virale qui conduit à installer des VPN et limiter parfois les accès à la France ce qui pénalise les étudiants étrangers
  • les étudiants ne sont pas tous équipés et certains résident dans des « zones blanches »

Tout cela conduit à renforcer les différences sociales. Les étudiants les plus en difficulté sont ceux avec lesquels il est le plus difficile de garder le contact. Les moins motivés se démotivent encore plus. Il conviendra de faire un bilan pédagogique et d’en tirer les conséquences en matière d’accompagnement de ces populations.

Sup’Recherche-UNSA attiré l’attention du MESRI sur quelques points concernant l’évaluation :

  • Les diplômes conduisant à un titre : par exemple, la validation du titre de psychologue demande un stage de 500h minimum. Aujourd’hui les stages sont arrêtés, est-ce que les étudiants auront la possibilité d’obtenir le titre même si leur stage a duré moins de 500h ? de réaliser un stage complémentaire avec un calendrier reporté ? Quelle solution leur apporter pour ne pas les pénaliser ?
  • Pour les masters (ou DU) MEEF se pose la question de la validation de la formation pratique. Quand les stages se seront bien passés, cela sera facile à régler. Comment gérer les étudiants/stagiaires en difficulté pédagogique ?
  • Des doctorants ont vu leur travail de recueil de données, leur départ pour leurs enquêtes sur le terrain empêché par le confinement ? Nous demandons que les contrats doctoraux soient prolongés en conséquence et que les moyens nécessaires soient mis en œuvre pour que les missions reportées puissent avoir lieu.

Les recrutements

Le calendrier de dépôt de candidature a été décalé, nous nous en félicitons, car cela permet aux candidat.e.s d’achever plus sereinement leurs dossiers. Mais la suite de la procédure reste floue.

Les comités de sélection (CoS), quand ceux-ci ont été validés par les CA (ce qui n’est pas toujours le cas), ne peuvent pas se mettre au travail puisque, dans le cadre juridique actuel, pour la première réunion des CoS il est exigé un quorum pour les présents. Nous ne sommes pas opposés à un assouplissement des règles, il faut que cet assouplissement permette d’assurer leur validité juridique et règlementaire des opérations.

Pour ce qui est d’un recours généralisé aux visioconférences, il importe de savoir si les universités sont en mesure de faire en sorte que les réunions des CoS se déroulent sans problème technique, car cela peut vite devenir juridique. En plus du contexte nos établissements n’ont pas besoin d’avoir à gérer des recours.

Un autre point doit être pris en compte : les demandes de mutations prioritaires. Elles suivent un processus particulier qui se déroule en amont des réunions des CoS, peut-il être mis en place ?

Nous attendons que le MESRI donne un cadre aux établissements afin de garder une certaine homogénéité dans les procédures mises en œuvre par les établissements.

La recherche

Outre le cas des doctorants que nous avons mentionné ci-dessus. Les équipes de recherche fonctionnent en mode dégradé du fait du confinement. Les missions sont annulées, les colloques sont reportés, cela a des conséquences financières, car le plus souvent les dépenses ont été engagées, voire réglées auprès des voyagistes qui ont remporté les marchés. Nous attendons de la part du ministère qu’il intervenienne auprès de ces voyagistes pour que, soit ils remboursent les sommes réglées, soit qu’elles fassent l’objet d’un crédit à utiliser ultérieurement. En tout état de cause il faudra inviter ou permettre aux universités de reporter sur 2021 des crédits de recherche non utilisés du fait de cette crise.

Enfin, nous savons que les laboratoires s’investissent  dans la lutte contre le COVID, certains de nos collègues produisent du gel hydro-alcoolique, d’autres donnent du matériel, en fabriquent… Nous demandons que cet engagement soit reconnu.




Journée ESR à Montpellier


Mercredi 26 février 2020, les syndicats de l’enseignement supérieur et de la recherche (ESR) de l’UNSA Education sont venus rencontrer les collègues de Montpellier. Nous avons été reçus par le président de l’université Philippe Augé et le directeur général des services Romain Jacquet. Lors de cette entrevue nous avons abordé les questions d’actualités locale et nationale.

Sur le plan local le Président nous a présenté l’état d’avancement de la constitution d’un établissement expérimental, nous lui avons rappelé notre attachement à ce que les personnels élus soient majoritaires dans les instances. Ce point ne devrait pas poser de problème. Nous lui avons également dit que nous étions favorables à ce que les établissements expérimentaux n’aient qu’un seul Comité Technique. En effet, pour nous c’est l’unicité de cette instance commune aux composantes et établissements-composantes, qui permet la constitution d’un véritable établissement unique.

Sur le plan national, nous avons échangé sur quelques-uns des aspects connus de la Loi Pluriannuelle de Programmation de la Recherche. Les chaires de professeurs juniors ne sont pas une véritable nouveauté. En effet, nous avons connu ce type de poste (tenure-track ou chaires d’excellence) dont il conviendrait d’abord de faire un bilan. Par ailleurs, les chefs d’établissement ne pourront pas s’engager à gager un poste de Pr ou DR pour titulariser un professeur junior. Nous avons aussi évoqué le projet de CDI de projet scientifique pointant un risque juridique. Comment au moment où l’établissement estimera que le projet de recherche auquel le poste est rattaché prend fin être sûr que sous une autre forme, dans un autre laboratoire de l’université, … un projet analogue se poursuit permettant à la personne en CDI de projet d’aller devant les tribunaux.

Nous avons rencontré ensuite des collègues enseignants-chercheurs et BIATSS, ce fut l’occasion d’échanges par centre d’intérêts. Encore sur la LPPR présentant nos positions : nous sommes pour une loi de programmation pour peu qu’elle ne mette pas à mal les statuts des personnels et apporte des moyens pérennes permettant aux établissements d’assurer sereinement leurs missions. Nous ne sommes pas pour autant opposés à ce qu’une partie des projets de recherches soit pilotée par des appels d’offres si à côté de cela les moyens récurrents sont suffisants. Les appels « blancs » de l’ANR peuvent être des opportunités pour développer de nouveaux projets partenariaux plutôt que concurrentiels.

Un temps a été consacré également à une rencontre avec nos collègues du CROUS de Montpellier.

Tout d’abord, il y a eu une réunion avec les personnels administratifs, ITRF et ouvriers. Cela a permis de faire le point sur les dossiers d’actualité et de répondre aux questions intéressant nos collègues, notamment la réforme des retraites mais aussi le RIFSEEP et l’action sociale dans les CROUS. Ce dernier point lié à une circulaire de la présidente du CNOUS suscite interrogations et inquiétudes. Nous avons réaffirmé qu’avec nos représentant.e.s tant au CT commun qu’au CA du CNOUS mais aussi au CT de chaque CROUS nous serions attentifs à ce que l’action sociale ne soit pas « sacrifiée ».

Une délégation a ensuite été reçue par Monsieur Richter directeur général du CROUS et Madame Racine directrice adjointe. Lors de cette audience de plus d’une heure, nous avons échangé notamment sur l’action sociale mais aussi le temps de travail, le RIFSEEP et la fonctionnarisation des personnels ouvriers. Nous avons rappelé la place des syndicats de l’UNSA dans le réseau et notre volonté d’être au service de l’étudiant. Cette audience s’est déroulée dans un climat constructif, Monsieur Richter soulignant le dialogue qu’il poursuit avec nos représentants locaux tant au niveau de l’AENES que des personnels ouvriers et ITRF.

Philippe Mesnier – A&I-UNSA

Martine Samama – UNSA ITRF-BI-O

Jean-Pascal Simon – SUPR’RECHERCHE UNSA




Sup’recherche-UNSA et les syndicat du Sup de l’UNSA : ITRF-BI-O, A&I demandent avec le SGEN, le SNPTES et la FAGE une audience à Frédérique Vidal

Avec les syndicats réformistes, nous avons adressé une demande d’audience à la ministre de l’ESRI pour faire valoir nos attentes quant à la loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR). Le constat est aujourd’hui partagé par tous et il est urgent de réagir. Le président de la République s’est engagé à répondre par une loi de programmation qu’il a dit vouloir ambitieuse, la communauté scientifique et les étudiants ont exprimé de façon très claire leurs attentes : augmentation des dotations de base, créations d’emplois pérennes et revalorisation des rémunérations et des carrières pour tous les agents.

Lien vers la lettre




LPPR: pour une véritable loi de relance de la recherche

Les organisations Sgen-CFDT, FAGE, SNPTES, Sup’Recherche-Unsa, A&I – Unsa, ITRF BIO – Unsa, déposent un préavis de grève national pour la journée du 5 mars et appellent l’ensemble des collègues à participer aux initiatives et actions qui seront organisées dans leur établissement.

En effet, nous partageons une même vision sur la manière dont ce sujet est géré. Depuis la publication des rapports commandés par la ministre en vue de la loi de programmation pluriannuelle pour la recherche (LPPR), des concertations ont lieu mais le ministère n’a fourni aucun projet précis aux organisations syndicales, ce qui nous empêche de jouer pleinement notre rôle. Des bribes de textes qui circulent s’ajoutent aux déclarations malheureuses et créent un climat délétère où prospèrent rumeurs fantasques que nous nous refusons de relayer mais nous comprenons les inquiétudes et les nombreuses interrogations se posent concernant les objectifs et le contenu de la future loi.

C’est pour ces raisons que nous appelons l’ensemble des collègues à participer aux initiatives et actions qui seront organisées dans leur établissement le 5 mars dans le cadre de la journée nationale où «l’université et la recherche s’arrêtent ». Notre objectif est qu’une véritable loi de relance de la recherche soit mise en oeuvre.

Appel du 5 mars




La loi de programmation pluriannuelle de programmation de la recherche (LPPR) … « oui-si »

Jeudi 20 février nous avons été auditionné, avec d’autres organisations syndicales, par la section des activités économiques du Conseil Economique, Social et Environnemental  (CESE). Normalement le CESE devrait très prochainement être saisi par le Gouvernement sur le projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR), cette saisine se déroule en amont de son passage en Conseil des ministres et des débats parlementaires.
Ne voyant rien venir dans ce sens, le CESE s’est auto-saisi du sujet, c’est dans ce contexte que nous avons pu faire part à Mme Sylviane Lejeune rapporteure pour la section des activités économiques du Cese, des positions que Sup’Recherche-UNSA défend : une loi de programmation « oui-si » …

En février 2019, F. Vidal annonçait une loi de programmation qui doit être « engagement fort du gouvernement envers la communauté de recherche[1] » avec trois objectifs :

  • le financement de la recherche afin de « redonner de la visibilité aux laboratoires et aux scientifiques sur les moyens dont ils disposent de manière stable et pérenne[2] » ;
  • l’attractivité de nos métiers, F. Vidal disait alors à ce propos: « La question de l’attractivité des emplois et des carrières scientifiques également s’impose à nous. Chacun voit bien qu’un fossé se creuse avec ce que nous pouvons constater à l’étranger.[3]« 
  • la recherche partenariale et l’innovation.

Depuis, trois groupes de travail ont présenté leurs rapports. Nous nous retrouvons, comme l’ensemble des organisations syndicales, dans le bilan qui est fait sur l’état de l’ESR : manque de moyens, nécessité d’augmenter les crédits de base affectés aux laboratoires … Il va dans le même sens que ce que nous observons depuis plusieurs années lors des séances d’accréditation de l’offre de formation des universités. La « norme » est qu’un 1/3 des enseignements est assuré en heures complémentaires, cela va même jusqu’à 50 %  dans certaines universités ! Il faut redonner ce temps aux Enseignants-Chercheurs pour qu’ils puissent assurer leur mission de recherche. Ainsi, la première chose à faire serait de les libérer des heures complémentaires en attribuant aux établissements une masse salariale qui soit suffisante au regard du plafond d’emploi qui leur est attribué.

Depuis le 8 octobre, date de la restitution des groupes de travail sur la LPPR, nous demandons régulièrement que le ministère nous indique quelles sont les pistes de travail qu’il a retenues. Hélas, depuis lors aucun document. On peut deviner que certaines propositions (d’ailleurs déjà présentes dans les lettres de mission) recueillent l’assentiment du MESR, mais ce serait plus simple si les cartes étaient sur table.

La concomitance de ce projet avec celui de réforme des retraites produit des interférences dans la communication. La mention « d’une loi de programmation » dans l’article 1 du projet de loi sur les retraites nous interroge : F. Vidal a assuré que la LPPR n’était pas là pour pallier les effets de la réforme des retraites, le projet de loi dit le contraire …

Dans ce contexte, il est difficile de pratiquer sereinement un syndicalisme de construction et de discussion et on voit bien d’ailleurs que cette situation engendre des craintes. Sup’Recherche-UNSA souhaite que l’on passe de la concertation à des négociations sur des éléments clairement posés par le ministère.

Parmi toutes les propositions suggérées par les rapporteurs, on devine donc que quelques-unes seront reprises, comme le projet de « chaire de professeur junior ». Un des aspects positifs c’est que l’on prend enfin conscience qu’un poste d’enseignant-chercheur doit être « environné », l’aspect qui l’est moins c’est qu’il instaure deux types de postes : ceux qui seront (très) bien environnés (les chaires) et d’autres qui le seront beaucoup moins. Obtenir un poste environné sera très concurrentiel et « en échange » il faudra accepter un temps plus long de précarité avant d’être titulaire. Sur le plan de la GRH les choses risquent d’être délicates à gérer entre ceux/celles qui ont des moyens et les autres. Enfin, il semblerait que les titulaires de chaire seront titularisés sur les postes de Pr/DR existants, ce qui revient à gager (à terme) 150 postes par an qui ne seront plus accessibles aux MC HDR pour lesquels l’accès à ces postes sera rendu encore plus difficile.

Pour Sup’Recherche-UNSA la mise en place de ce dispositif ne doit pas aboutir à ce que :

  • les MC et CR voient s’amoindrir leurs perspectives d’accès au corps de Pr et DR ;
  • les recrutements dérogent à la règle normale de recrutement notamment l’HDR pour les Pr ;
  • le CNU ne soit plus consulté dans les processus de qualifications et de recrutements des candidats à ces postes.

Une autre mesure annoncée concerne la revalorisation pour les recrutés de 2021 qui auront une rémunération de 2 SMIC. Comment amener à 2 SMIC la rémunération initiale ? Une solution simple serait de revoir les grilles ; Sup’Recherche-UNSA a des propositions à faire dans ce domaine. La prime compensatrice dégressive qui est évoquée n’est pas un bon outil pour renforcer l’attractivité. Par les effets de plateau qu’elle risque d’induire elle ne sera pas un facteur de motivation pour nos jeunes collègues. En outre, dans un souci de justice, il faudra faire en sorte que les collègues récemment recrutés bénéficient aussi d’une revalorisation.

L’annonce de cette LPPR a suscité des attentes et des espoirs. On n’ose croire que ce gouvernement a lancé ce projet sans des moyens financiers à hauteur des ambitions annoncées. Si tel est le cas, il va une fois de plus mettre à mal le contrat social entre ceux et celles qui sont entrés au service d’une fonction d’État pour la Recherche et l’Innovation. Le risque est grand non seulement que nos métiers ne soient plus attractifs, mais que ceux et celles qui s’y sont engagés il y a de nombreuses années, démotivés, se désengagent.

Pour Sup’Recherche-UNSA, la LPPR c’est un « oui-si » dans la mesure où elle ne répond pas à un certain nombre d’attendus comme : une revalorisation pour tous, une augmentation des dotations récurrentes, une masse salariale qui permettent de recruter des fonctionnaires d’État au service de l’ESR, au lieu de vacataires sous-payés.

[1]     Entretien de F. Vidal à AEF info du 1er février 2019.

[2]     idem

[3]     ibidem




Libertés académiques : peu de progrès !

La liberté académique est toujours malmenée à travers le monde.

En ce mois de février 2020, s’est tenue, à Bruxelles, la réunion du HERSC, le Higher Education and Research Standing Committee, qui dépend du Comité Syndical de l’Éducation, CSE, partie européenne de l’Internationale de l’Éducation. Ce comité, qui se réunit deux fois par an, traite de nombreuses thématiques, en particulier en lien avec le Processus de Bologne, la prochaine réunion ministérielle se tiendra à Lisbonne début décembre 2020. Les deux thèmes spécifiques étudiés lors de notre réunion de deux jours concernent la solidarité et les libertés académiques.

Pour Sup’Recherche-UNSA, Christine Roland-Lévy faisait partie des représentants d’organisations syndicales de l’enseignement supérieur et de la recherche de 21 pays. Les échanges ont été forts riches entre les membres de ces différents pays qui, bien souvent, ne connaissent rien du « confort » dont nous jouissons dans l’enseignement supérieur et la recherche en France. En Albanie, par exemple, il n’y a que des contractuels de 2 à 6 ans, renouvelables une fois ; en Roumanie, les retraites sont les plus faibles d’Europe, avec environ 250€ par mois pour les enseignants-chercheurs, mais cela devrait s’améliorer prochainement avec le projet de « monter » jusqu’à 800€ par mois pour l’équivalent MC…

Dans ces contextes, échanger sur la liberté académique implique d’abord d’écouter les collègues des pays dans lesquels la liberté académique n’existe pour ainsi dire pas… Je prendrai ici deux exemples de membres du HERSC, auxquels on ajoutera un exemple chinois : 

  • Le premier exemple concerne la Turquie, où il suffit de s’exprimer sur un thème « politique » pour que ses papiers d’identités, soient confisqués ; signer une pétition pour la paix vous conduit en prison, etc. 
  • Le deuxième cas est celui de la Hongrie où récemment tous les laboratoires de recherche traitant de thématiques qui ne conviennent pas au gouvernement, comme le genre, sont tout simplement supprimés ; d’autres équipes ne sont pas encouragées à poursuivre leurs travaux de recherche et se voient supprimer tout financement…
  •  Le troisième cas est celui de la Chine qui organise des congrès internationaux avec un droit de regard du Parti : tout abstract soumis qui touche à l’un des nombreux thèmes interdits, comme Hong Kong, Taiwan ou le Tibet, mais aussi à de nombreux thèmes de recherche plus classiques qui ne sont pas admis, sont donc rejetés d’office.

En comparaison, on ne peut que se réjouir de pouvoir encore en France disposer d’une liberté qui nous permet d’enseigner et de faire de la recherche sur les thèmes que l’on choisit, et nous devons tout faire pour que cela continue chez nous, y compris avec des moyens pour les thématiques moins porteuses… Et cela sans oublier l’importance de la solidarité à avoir pour nos collègues de tous les pays dans lesquels l’idée même de liberté académique n’existe pas…




Rencontre des collègues de Paris 1 : échanges sur la LPPR

Sup’Recherche-UNSA a rencontré les collègues de l’UFR27 de l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne mardi 10 février. Il s’agissait d’échanger avec eux à propos de la Loi Pluriannuelle de Programmation de la Recherche (LPPR). Nous remercions la direction de cette UFR pour leur invitation.

Notre approche de la question est de ne pas nous centrer sur des suppositions, des procès d’intention…  mais cette tâche n’est pas facile car le ministère n’a pas diffusé pas de version (même provisoire) de cette loi. Nous avons donc fondé notre intervention en recoupant les informations issues de différentes sources comme : les lettres de mission de la ministre aux groupes de travail, les trois rapports, les présentations au CNESER du 6 janvier, les rencontres bilatérales et multilatérales ….

A ce jour, quelques éléments saillants dont on peut penser qu’ils seront dans la loi :

  • la revalorisation des débuts de carrière
  • la création de chaires junior
  • mise en place d’un contrat à durée indéterminée de mission scientifique
  • une augmentation du budget de l’ANR
  • une augmentation du nombre de contrats doctoraux

Si certaines de ces dispositions peuvent être intéressantes, n’oublions pas que l’enfer est pavé de bonnes intentions. Quelsque unes de nos lignes rouges : nous ne voulons pas que cette loi aille plus encore vers une dérégulation de l’ESR déjà mise à mal par les ordonnances sur les établissements expérimentaux. Nous sommes attachés à l’existence de structures nationales comme le CNU.

Les échanges avec les collègues de cette UFR nous ont permis de mieux comprendre leurs attentes et leurs craintes. Ils ont aussi montré que par la manière de conduire les réformes en cours, sans informations fiables sur la base des trois rapports qui n’engagent que leurs rédacteurs, provoque de l’anxiété. Pour rassurer il ne suffit pas de dire que les « inquiétudes infondées », sont dues à des « affirmations souvent erro­nées1 » il faudrait que le ministère diffuse des textes de travail sur la base desquels une négociation pourrait s’engager.

La France se caractérise par un système doublement duel :

  • Pour la recherche : Établissements de recherche /vs/ Universités
  • Pour la formation : Écoles d’ingénieur / Universités

Et si la question essentielle était d’abord de s’interroger sur la place de chacun, les complémentarités et les collaborations ? Pour Sup’Recherche-UNA l’ESR doit être servie par une fonction publique d’État seule garantie d’une politique publique de recherche et de la liberté académique des acteurs.

Nous nous ferons l’écho de ces échanges lors des prochaines discussions avec le ministère.

1 Propos de F. Vidal rapportés par Le Monde du 11 février 2020




Installation du comité de suivi des INSPE ​

Installation du comité de suivi des INSPE

Jeudi 30 janvier 2020, F. Vidal Ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation et J.-M. Blanquer Ministre de l’Éducation Nationale et de la Jeunesse ont installé le comité de suivi des INSPE piloté par Marie-Danièle Campion (ancienne Rectrice AURA) et François Louveaux (IG).

L’UNSA éducation était représenté par Karine Lamoureux (SE) et Jean-Pascal Simon (Sup’Recherche-UNSA). Lors de cette séance d’installation, J.M. Blanquer a rappelé combien il était important d’avoir un discours positif sur l’école et le système éducatif, que cela participait aussi de l’attractivité des métiers de l’enseignement. En écho à cela, nous avons tenu à rappeler nous aussi que chaque réforme de la formation des enseignants de ces dernières années s’était accompagnée le plus souvent d’un discours de stigmatisation de la réforme précédente. Nous avons souligné combien cela avait pu déstabiliser les équipes de formateurs et conduire certains à l’épuisement professionnel.

Par ailleurs Sup’Recherche-UNSA a rappelé un certain nombre de points :

Notre attachement à ce que la formation des enseignants soit assurée au sein de l’Université.

Le fait que depuis plusieurs dizaines d’années l’université s’implique dans la formation (les IREM, les IUFM, …) et qu’il faut prendre appui sur ce qui s’est construit de positif. Ainsi l’expérimentation d’un Institut Carnot de l’Éducation Auvergne Rhône Alpes a permis à des équipes pédagogiques et des chercheurs de travailler ensemble, les projets d’actions éducatives des premiers trouvant un appui sur les projets de recherche des seconds. Cela dans la perspective d’une véritable recherche collaborative.

Enfin nous ne doutons pas que ce projet est porté conjointement par les deux ministères dans le respect des prérogatives de chacun :

  • l’État employeur ayant la responsabilité de définir le profil de l’enseignant du XXIe siècle qu’il entend recruter ;
  • les universités avec l’INSPE, les UFR et les professionnels qui interviennent dans les formations ont la responsabilité de construire les formations.

Sup’Recherche-UNSA aux côtés du SE, dans le cadre de l’UNSA éducation, apportera le point de vue des universités, son expérience et ses compétences à la construction de la meilleure formation possible pour les enseignants qui rappelons-le formeront les forces vives de la Nation de la fin du XXIe et du début du XXIIe siècle !