Évaporation budgétaire…

Emmanuel Macron appelle l’Europe à devenir “une grande puissance d’innovation et de recherche”.

“Nous avons réinvesti, nous, Français”, se félicite-t-il, mais a-t-il déjà oublié qu’il est le président d’un gouvernement qui vient d’annuler 10Md€ de crédits pour l’ESR… alors qu’en même temps le Canada vient d’annoncer 3Md$ de crédits nouveaux ? 




Sup’Recherche-UNSA rappelle son attachement aux libertés académiques et universitaires

Suite aux événements qui ont agité le site de plusieurs universités, Sup’Recherche-UNSA rappelle son attachement aux libertés académiques et universitaires.

La liberté académique c’est le débat éclairé et contradictoire, la liberté académique ce n’est pas l’exclusion, la liberté académique ce n’est pas la violence,  la liberté académique ce n’est pas l’entrave au bon fonctionnement du service public.

Sup’Recherche-UNSA rappelle que rien ne justifie la tenue de propos illégaux dans le cadre universitaire comme ailleurs.




Journée morte du lundi 6 mai dans les INSPE et les UFR assurant des formations d’enseignants

Depuis de longs mois, nous interrogeons notre ministère de tutelle sur la réforme de la formation des enseignants annoncée par le gouvernement et demandons que les organisations syndicales représentant les personnels de l’Enseignement supérieur soient associées. Le 5 avril, le Président de la République annonce brutalement que la réforme serait mise en œuvre dès la session des concours 2025 !

Loin de préciser les contours de cette réforme, ce qui est alors annoncé, les éléments qui ont « fuité » entretiennent un flou dans ce qui est prévu par le gouvernement. Les interrogations sur le devenir des INSPE, des personnels qui y sont affectés, les conditions de rémunération des étudiants en master 1 et 2 génèrent inquiétudes, questions, interrogations qui empêchent de voir quelle pourrait être la plus-value de cette énième réforme.

Sup’Recherche-UNSA n’est pas, opposé, par principe, à une évolution des modalités de formation des enseignants, mais nous avons plusieurs lignes rouges :

  • La formation initiale des enseignants doit continuer à être assurée par les universités (INSPE et UFR);
  • Si réforme il y a, elle doit concerner à la fois les formations du premier et second degré, et ne pas conduire à un « décrochage » de l’une par rapport à l’autre ;
  • L’ambition d’une formation professionnelle universitaire à BAC+5 ne doit pas être abandonnée.

Certaines annonces, abstraction faite du flou, vont dans le bon sens comme :

  • une filière pour le professorat des écoles identifiable dès la L1 ;
  • un concours à BAC+3 ;
  • la rémunération des lauréats de concours lors de leur formation en M1 & M2.

Mais nous ne pouvons que constater sur le terrain les inquiétudes et interrogations des personnels qui concernent notamment :

  • Le calendrier : il n’est pas réaliste, comment préparer à un concours qui se déroulera au printemps 2025 alors que nous ne connaissons pas les programmes ?
  • Les structures : INSPE et ENSP qui coexistent ? La seconde remplacera-t-elle la première comme l’a dit le Président de la République ?
  • Les personnels : que deviennent les collègues en temps partagé ? Que signifie « formateurs choisis » ?
  • Les moyens : comment ouvrir de nouveaux modules de formation sans moyens ? Les universités devront-elles fermer des formations existantes ? Si oui, peut-on parier que les compétences « libérées » correspondent à celles qui sont nécessaires pour former des enseignants ?

En 2019 nous avions dénoncé une réforme, conduite par cette même majorité, qu’il faudrait réformer … nous y voilà !

Sup’Recherche-UNSA :

  • demande donc au gouvernement de sursoir à la mise en œuvre précipitée d’une réforme pour engager des discussions avec les partenaires sociaux;
  • appelle à participer à la journée morte dans les INSPE et dans les composantes portant les formations MEEF du lundi 6 mai 2024.

Image par Mohamed Hassan de Pixabay




CNESER du 16 avril : autonomie acte II et formation des enseignants

Lors du CNESER du 16 avril et devant les interrogations des conseillers, le ministère est revenu sur les annonces faites par la ministre de l’ESR le 9 avril dernier.

Ainsi, quelques éléments ont été donnés sur l’Acte 2 de l’autonomie. La démarche est une expérimentation avec neuf établissements pour l’observation des résultats dans un peu plus d’une année à droit constant, et en utilisant des marges de l’autonomie non encore exploitées. L’autonomie n’est pas une fin en soi. Sup’Recherche-UNSA déplore que ces modalités d’expérimentation, établies à la hâte, n’aient pas associé les syndicats et souligne l’importance cruciale d’un dialogue social renforcé dans ces établissements.

Sup’Recherche-UNSA entend y prendre toute sa part !

Sur la formation des enseignants le ministère reconnait de façon euphémique que « les conditions ne sont pas idéales » et dit entendre les difficultés des équipes. Il entend aussi consolider la place des universités dans la formation. L’assurance a été donnée qu’il y aura un nouveau concours et un maintien des concours anciens, pour au moins pour deux ans. Les écoles de formation au professorat devraient avoir un rôle de coordination mais la formation reste bien au sein des INSPE.

Sup’recherche-UNSA ne peut que constater les imprécisions qui entourent une réforme que le gouvernement lui-même présente pourtant comme essentielle et dénonce le calendrier qui la rend intenable et, s’il n’est pas revu, la conduit inexorablement à l’échec ! Cela alors que, abstraction faite du flou, certaines dispositions vont dans le bon sens.

Sup’Recherche-UNSA rappelle que cette réforme ne peut pas se faire sans les acteurs de la formation des enseignants exerçant dans les INSPE et les UFR et à plus forte raison contre eux !




Formation des enseignants : arrêtons ce jeu de dupes !

Année après année, le gouvernement et plus particulièrement le ministère de l’Éducation Nationale fait montre de défiance à l’égard des universités en ce qui concerne la formation de leurs personnels. Premier élément : l’arrêté du 27 août 2013 fixant le cadre national des formations dispensées au sein des masters métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la  formation. Jusqu’alors la formation répondait à un cahier des charges fixé par un référentiel des compétences de l’enseignant (2006). Si les grands principes de la formation étaient rappelés, il était de la responsabilité des IUFM, établissements d’enseignement supérieur, d’élaborer leurs plans de formation dans le cadre de conventions tripartites : université(s), Rectorat, IUFM.

Nul besoin d’être fin observateur pour constater que c’est surtout la rue de Grenelle qui est “à la manœuvre”, le MESR étant au service (pour ne pas dire aux ordres) des décisions prises par les ministres successifs de l’Éducation Nationale. Le Ministre Attal a traversé la rue et emporté avec lui à Matignon ce dossier et c’est l’Élysée qui arbitre.

Le document qui a “fuité” du MEN montre qu’un nouveau cran est franchi. La formation est de plus en plus cadrée, mais, et c’est nouveau, les formateurs seront “choisis” par l’institution. Choix imposé ? Faudra-t-il candidater pour avoir le “privilège” d’être choisi. La collégialité universitaire en prend un coup !

Une large place est prévue pour des “enseignants aguerris”. Que veut dire “aguerri” ?  “Entraîné aux exercices de la guerre; rompu aux rigueurs et aux exigences du métier des armes” est-ce une condition suffisante pour être un bon formateur ? Chacun appréciera mais quelle place à la recherche ? Certainement comme E. Macron l’entend : elle dit ce qui est vrai et en sciences humaines c’est elle apporte un supplément d’âme. Quid du regard critique sur les pratiques ? du questionnement ? des hypothèses visant la compréhension des phénomènes humains, des apprentissages ?

La direction des ENSP sera assurée par un inspecteur qui prendra ses ordres auprès des ministères (on peut penser que ce sera essentiellement le MEN). On oublie des composantes universitaires dirigées par un élu parmi les pairs. En latin c’est toujours mieux plus de primus inter pares !

Personne n’est dupe, ce sont des écoles de la fonction publique que le gouvernement est en train de créer tout en laissant croire que la formation continue à être assurée dans des composantes universitaires. Non seulement il ment au peuple, mais il met les acteurs de la formation en situation d’injonction paradoxale. Il leur demande de mettre en place une formation universitaire et leur en dicte les contenus et modalités. Cela génère de la souffrance au travail dont il est responsable, des burn out dont nous avons tous été, et nous sommes, encore les témoins.

Que le gouvernement cesse d’avancer masqué, qu’il nous dise clairement si son projet est de  fermer les INSPE, et redonner au MEN la responsabilité de la formation des enseignants.

Pour Sup’Recherche-UNSA les enseignants méritent une véritable formation universitaire. C’est ce dont notre pays a besoin dans l’intérêt des élèves des écoles, collèges et lycée.




« Fuites » sur le projet de réforme de la formation des enseignants

Sup-Recherche-UNSA vous donne la parole

Chers collègues, nous avons appris, grâce à un document qui a « fuité » du MEN, quels sont les contours de la réforme de la formation des enseignants que le gouvernement prévoit de mettre en œuvre dès la rentrée 2024, notamment par le déplacement des concours de recrutement à Bac + 3 au printemps 2025.

Vous trouverez ici le diaporama de 15 pages. Sup’Recherche-UNSA a dénoncé l’absence de dialogue social par un communiqué de presse (25/03/24), notamment avec les OS qui représentent les enseignants, enseignants-chercheurs et chercheurs. Nous espérons que nous le gouvernement va enfin ouvrir un dialogue social respectueux des partenaires.

Aussi pour nous préparer à cela, nous lançons cette petite enquête sur quelques points de ce projet. Faites entendre votre voix en répondant à notre questionnaire que vous trouverez en suivant ce lien ou avec ce QR Code.

IMPORTANT : Toutes les réponses que vous nous donnerez sont confidentielles et anonymes, et ne seront utilisées que dans le cadre de cette enquête. Si vous avez des questions à propos de cette étude, vous pouvez contacter Sup’ Recherche UNSA. Adresse : 87 Av. Georges Gosnat, 94200 Ivry-sur-Seine. Conformément au RGDP les données sont conservées quatre ans. https://sup-recherche.org

Sup'Recherche – UNSA




Réforme de la formation des enseignants ou le monologue du solitaire

Sup'Recherche – UNSA

Sup’Recherche-UNSA est particulièrement affligé d’apprendre par un document qui a « fuité » du MEN, ce qu’il y a dans le projet de réforme de la formation des enseignants. Cela fait plusieurs mois que nous interrogeons notre ministère de tutelle, le MESR, sans réponse si ce n’est la forte probabilité d’un déplacement des concours en L3 et le souhait d’une filière de licence qui conduise au professorat des écoles.

Sup’Recherche-UNSA, à de nombreuses reprises, a demandé au MESR :

  • de désigner un.e porteur.e de ce projet, soulignant le sentiment que cette réforme échap-pait à l’enseignement supérieur ;
  • d’annoncer très vite que les nouveaux concours ne seront pas mis en œuvre avant la cam-pagne 2026 ;
  • d’associer pleinement les organisations syndicales qui représentent les enseignants et en-seignants-chercheurs des universités à l’élaboration de ce projet.

Tout cela sans réponse.

Sup’Recherche-UNSA est très mécontent de ce qu’il faut bien appeler un « monologue social ». Le gouvernement : le MEN et le MESR (un peu ?), mais aussi Matignon et l’Elysée, ne répondent pas aux demandes de dialogue des partenaires sociaux, procrastinent des arbitrages qu’ils annoncent pour bientôt … et décident brutalement, sans considération de ses agents qui auront à mettre en œuvre une réforme.

Lors de la précédente réforme de 2019 conduite par cette même majorité, nous avions dénoncé une réforme qu’il faudrait réformer nous y voilà ! La manière de procéder est la même « respectueuse, ni des partenaires sociaux, ni des personnels des INSPÉ et des composantes universitaires ».

On dit que l’histoire ne re répète pas ? Avec Emmanuel Macron si !

Pour ces raisons, Sup’Recherche-UNSA ne se prononce pas, pour l’instant, sur le contenu du document qui a fuité. Nous avons lancé une consultation des collègues et nous allons analyser ce document dans nos instances. Si le gouvernement décide d’ouvrir un dialogue social respectueux des partenaires nous ferons nos propositions et prendrons nos responsabilités comme nous l’avons toujours fait.

Ivry-sur-Seine, le 25 mars 2024

Contacts :
Sup’Recherche-UNSA, 87 bis, avenue Georges Gosnat, 94 853 Ivry-sur-Seine cedex
Jean-Pascal Simon, Secrétaire général, SG@sup-recherche.org
Virginie Saint-James, Secrétaire générale adjointe, SGA@sup-recherche.org

Image par OpenClipart-Vectors de Pixabay




Appel à la mobilisation le 19 mars pour nos rémunérations et pour la sauvegarde de l’ESR

Sup’Recherche-UNSA, avec les organisations syndicales de la fonction publique, invite l’ensemble des collègues de l’ESR à se mobiliser le 19 mars pour obtenir que 2024 ne soit pas une année blanche en matière de rémunération.

DÉFENDONS :
NOS CONDITIONS DE TRAVAIL ET NOS RÉMUNÉRATIONS
UN ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR PUBLIC AU SERVICE DE SES ÉTUDIANTS
EXIGEONS :
UN FINANCEMENT A LA HAUTEUR DES DÉFIS À VENIR

Par delà une revendication salariale légitime, Sup’Recherche-UNSA veut aussi attirer l’attention sur un Enseignement Supérieur et une recherche publique exsangues.

Notre secteur subit de plein fouet une réduction budgétaire dramatique de plus de 900 millions d’euros. Dans le même temps, l’État s’engage chaque jour davantage dans une politique de développement de l’enseignement supérieur privé, notamment par un mécanisme de “labellisation” des officines (très) lucratives.

Cette orientation témoigne d’une stratégie de déconstruction méthodique du secteur public, opérée par cessions successives.

En refusant à l’ESR public les moyens de son fonctionnement le plus élémentaire, on condamne les espoirs de promotion sociale de toute une partie de la jeunesse. De même, on diminue les possibilités de reconversion et formation tout au long de la vie déjà impactées par les mesures récentes de « reste à charge » sur les CPF.

Comme l’une de nos missions d’enseignant est de développer l’esprit critique de nos étudiants, nous invitons nos collègues à leur présenter tout cela de façon factuelle. À l’approche des élections européennes, cette démarche leur permettra de mesurer la considération que le gouvernement porte à leur égard.

INFORMEZ LES ÉTUDIANTES ET ÉTUDIANTS AUTOUR DE VOUS,
en prenant 5 minutes dans vos amphis, vos cours, vos labos …

Expliquez-leur que :

  • Le décret du 21 février dernier touche notamment les réserves de précaution du programme « Vie étudiante » dont il est évident qu’elles étaient rendues nécessaires dans le contexte d’incertitude actuel.
  • 900 millions d’euros c’est :
    • 2 fois ce qui est prévu pour “améliorer le système de bourses sur critères sociaux, l’accès à la restauration et au logement étudiants et l’accompagnement des étudiants en situation de handicap ou d’aidance.”
    • 80% de la dotation de fonctionnement 2024 de l’ensemble des établissements d’enseignement supérieur.

La conséquence de cette décision mortifère conduira à des fermetures de diplômes, des bâtiments non réhabilités, des heures non assurées, des financements doctoraux introuvables. In fine c’est en totale contradiction avec les incantations gouvernementales que nous ne croyons plus sur la France « grande nation scientifique ».

Sup'Recherche – UNSA




Blocage d’amphithéâtre et propos antisémites à Science-Po Paris, Pour Sup’Recherche-UNSA c’est NON !

 

Mardi 12 mars, l’amphithéâtre Emile Boutmy de Sciences-Po Paris a été bloqué entre 8 heures et midi et une étudiante s’est vu refuser l’entrée et a été victime de propos clairement discriminatoires. La ministre Sylvie Retailleau s’est rendue sur place et a rappelé qu’  «Il est intolérable et choquant ( de) subir la moindre discrimination, la moindre incitation à la haine».

 

Sup-Recherche-UNSA réaffirme son refus de toute forme d’exclusion et de violence tant verbale que physique.

L’enseignement supérieur doit demeurer en toutes circonstances un espace de discussion et d’écoute mutuelle !

ENSEMBLE LUTTONS CONTRE TOUTES LES FORMES D’INTOLÉRANCE  !




CSAMESR du 5 mars : Sup’Recherche UNSA s’insurge encore contre les coupes budgétaires inadmissibles

Lors du CSAMESR du mardi 5 mars, les élus SUP-Recherche UNSA ont joint leur voix à une Déclaration présentée au nom de l’UNSA-Education s’insurgeant contre le décret supprimant plus de 900 millions d’euros du montant des crédits alloués à l’enseignement supérieur par la loi de finances. Rappelons que cette somme de 904 M€ représente entre autres :

  • 5,6% du budget 2024 de l’enseignement supérieur et de la recherche universitaire (programme150)
  • 9 fois l’enveloppe consacrée aux contrats d’objectifs, de moyens et de performance les fameux COMP !
  • 3 fois les crédits de paiement pour l’investissement immobilier et les opérations du CPER 2021-2027.

Lire notre déclaration

Cette vive inquiétude est partagée par tous les syndicats représentés, ce qui nous a conduit à nous associer à un avis voté avec 14 voix pour et une abstention, appelant « le Gouvernement à faire d’autres choix budgétaires et à garantir un financement adéquat et pérenne pour l’enseignement supérieur et la recherche ».

Avis CSAMESR 5 mars 2024

Sup’Recherche-UNSA partage les craintes de toute la communauté universitaire et souligne une fois encore, combien cette mesure est incompatible avec les besoins de l’ESR. Ces dépenses d’investissement sont absolument nécessaires pour assurer l’avenir de notre société !

Image par Mohamed Hassan de Pixabay