Réforme du HCERES et projet de Loi sur la régulation de l’enseignement supérieur : Sup ’Recherche-UNSA appelle à la vigilance
Réforme du HCERES et projet de Loi sur la régulation de l’enseignement supérieur :
Sup ’Recherche-UNSA appelle à la vigilance
Le 9 décembre 2025, la présidente du HCERES, Coralie Chevalier, a présenté les réformes à venir pour le Haut Conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur
Du point de vue de l’évaluation :
- L’évaluation interviendra tous les six ans, avec « une souplesse de plus ou moins six mois pour qu’elle soit réalisée au moment propice et utile pour l’établissement ». Le suivi des recommandations aura lieu ensuite tous les trois ans (et non plus deux) avec aussi une souplesse de plus ou moins un an en articulation avec les COMP. Cela aligne le régime français sur celui de la quasi-totalité des pays européens. La durée de l’évaluation sera ramenée à un an : six mois pour l’autoévaluation, six mois pour l’évaluation.
- Les référentiels actuels qui comptent des dizaines de critères (entre 50 à 150) seront remplacés par des guides comprenant quatre à six thématiques simples, spécifiques pour chaque domaine d’évaluation (établissements, formations, recherche). Tout le monde saluera l’abandon des fichier « Excell », le format du rapport d’ autoévaluation devenant entièrement libre. L’évaluation se fera en présentiel sur site et démarrera, comme pour les organismes de recherche, par une rencontre stratégique avec l’équipe de direction pour discuter du cadre de l’évaluation
- Ces règles s’appliqueront à partir de 2026 pour les établissements de la vague B. Elles concernent l’évaluation des établissements, des formations et de la recherche. L’optique est « de respecter l’autonomie des établissements » et « de les accompagner dans leur démarche d’amélioration continue » afin de « nourrir le dialogue stratégique en interne et avec l’État ». Cette vague B démarre au printemps pour un grand nombre d’établissements (Normandie, Bretagne, Pays-de-la-Loire, Nouvelle-Aquitaine, Guadeloupe, Guyane, Martinique) sera donc étalée sur deux ans.
Sup ‘Recherche-UNSA adhère dans une certaine mesure à ces évolutions qui vont dans le sens d’une simplification et d’une plus grande contextualisation et prise en compte des difficultés propres aux établissements, mais elles ne règlent pas la question de la légitimité de l’organe d’évaluation, ce qui demeure une question clef.
La question de l’évaluation de l’Enseignement supérieur privé
Le HCERES entend déployer un nouveau département chargé de l’évaluation de l’enseignement supérieur privé en septembre 2026. Il est d’ores et déjà confié à Jérôme Méric, président de la CEFDG, qui a vocation à intégrer le HCERES pour évaluer les Eespig dès la vague B ainsi que les établissements non-Eespig volontaires. Le HCERES se prépare à de telles évolutions alors même que la future « Loi de régulation de l’Enseignement supérieur » n’est pas encore inscrite à l’ordre du jour des assemblées.
Sup ‘Recherche-UNSA s’inquiète de ce calendrier qui constitue un passage en force , alors que ce texte de loi n’a fait l’objet d’aucune concertation et emporte des risques graves de vampirisation du service public de l’Enseignement supérieur en ouvrant la voie à une reconnaissance massive du secteur privé par le biais d’une labellisation qu’il peut acheter.
La sortie de l’expérimentation des EPE
Selon l’HCERES, si l’expérimentation des EPE n’était pas prolongée de trois ans comme le prévoit le projet de loi de Régulation, l’institution serait en difficulté pour évaluer avec une granularité fine la sortie de l’expérimentation de la quasi-totalité des établissements en 2027.
Sup ‘Recherche-UNSA qui participe actuellement aux travaux de la Mission sur le bilan des EPE déplore le manque d’anticipation de cette question et s’inquiète ici encore, des risques de passage en force des dispositions législatives présentées sans concertations aucune, sous prétexte de faciliter le travail de l’HCERES.

