CNESER, mardi 20 octobre 2020

Après le boycott de la séance du 15 octobre par certaines OS (pas la nôtre), le CNESER s’est donc tenu ce mardi 20 octobre 2020. L’ordre du jour comportait un nombre de textes raisonnable.  Pour tenir compte de la situation sanitaire, le ministère avait décidé de le tenir sous une forme hybride : présentiel et en ligne. Il nous a été annoncé en début de séance que ce dispositif sera adopté pour toute cette année universitaire. Cette formule n’est pas propice aux échanges, aussi nous nous efforcerons de participer au CNESER in situ en respectant les gestes barrière. 

Anne-Sophie Barthez (DGSIP) est venue (re)faire le point avec les élus sur la situation dans les universités. Sup’Recherche-UNSA a demandé comment le MESRI comptait faire pour compenser les coûts supplémentaires des établissements qui mettent certains dans une situation financière délicate. Il nous a été répondu que des discussions étaient en cours avec les rectorats pour qu’ils fassent preuve de souplesse notamment face à des déficits exceptionnels engendrés par cette crise et que des négociations étaient en cours avec Bercy dans le dialogue de fin de gestion. Le MSERI espère obtenir quelques financements. Nous invitons nos adhérents, élus dans les conseils, à relayer cela et à faire remonter les difficultés constatées. 

Toujours sur le plan financier nous avons attiré l’attention sur les reliquats financiers des équipes et laboratoires de recherche demandant que des consignes soient données aux établissements pour que l’on puisse reporter sur 2021 des financements qui n’auraient pas été utilisés cette année. Là encore, la chose semble possible. À nous dans nos conseils de labo, dans nos instances locales, de relayer cette demande. 

Enfin, nous avons demandé que l’ensemble des doctorants aient une information claire sur la prolongation de leur contrat doctoral. En effet, pour beaucoup cette prolongation n’interviendra que dans un ou deux ans. Il faut, dès maintenant, qu’ils soient rassurés quant à la nouvelle date de fin de leur contrat doctoral. 

Formation des enseignants

Deux textes concernaient la formation des enseignants. Un arrêté découlant de la loi pour l’école de la confiance qui fixe les contenus de la formation initiale concernant la scolarisation des élèves à besoins éducatifs particuliers. Est-ce une première de voir un arrêté fixer des contenus d’enseignements universitaires ? En tous cas, on constate, une fois encore, que la formation de master des enseignants s’écarte des habitus universitaires en se voyant imposer, par arrêté, des contenus d’enseignement. Sup’Recherche-UNSA a demandé en quoi cet arrêté était opposable, la réponse n’a pas été claire … Si dans l’absolu le contenu et les finalités de la formation ne nous posent pas de problème, en revanche, il en pose dans sa forme. Il s’agit d’une atteinte aux libertés académiques. En conséquence, nous nous sommes abstenus sur un texte que nous jugions par ailleurs inutile car pas réellement imposable. 

Le CNESER a été informé de l’avancée du cahier des charges « du parcours préparatoire au professorat des écoles ».

Que dire sur ce point ? Alors que le MESRI nous avait dit au printemps dernier que le dossier ne faisait plus partie de la lettre de mission de M. Sherrigham, voilà que ce dossier réapparaît ! En avril dernier nous nous offusquions déjà que les Organisations Syndicales ne soient pas consultées sur le projet de classes préparatoires au professorat des écoles, voilà qu’en octobre on nous joue le même scénario avec une variante de ce projet ! Ce projet est meilleur, nous dit-on, car il sera coconstruit par un lycée et une université. Il s’agit de parcours de licences … pourquoi ces licences ne sont pas totalement dans les universités ?  

Pour Sup’Recherche-UNSA si un dispositif nouveau doit être mis en place il faut préalablement : 

  • Préciser les objectifs et les besoins auxquels il entend répondre. 
  • Faire un état de l’existant, car cela fait des dizaines d’années que des modules de préprofessionnalisation, d’ouvertures aux autres disciplines, de renforcement disciplinaire, etc., sont mis en place dans les universités, Combien ? Où ? Sous quelles formes ? …  
  • Définir des indicateurs objectifs de réussite au regard des objectifs annoncés, 

pour éventuellement proposer autre chose ou réorganiser l’existant. 

Au lieu de tout cela, on présente au CNESER un « cahier des charges » avec quinze principes qui vont de la pluridisciplinarité à l’ouverture sociale en passant par une professionnalisation plus précoce tout en permettant des réorientations chaque année …  

Les « éléments de cadrage » prévoient des horaires très précis pour les enseignements assurés dans le lycée qui ressemblent à un horaire de classe de terminale (avant réforme !), stages à l’étranger, en école …  Le tout aboutissant à une licence de lettres ou de mathématiques. Excusez du peu ! 

Est-ce que les CFVU de nos établissements accepteront d’octroyer une licence de lettres ou de mathématiques avec 50 % des heures assurées sur le modèle du lycée, et dans des lycées ? Ce sera à nous d’être vigilants dans ces instances, car les titulaires de ces licences pourront prétendre par la suite à poursuivre dans le master correspondant à la licence en question (Mathématiques ou Français). 

Les autres textes 

Nous avons voté en faveur de plusieurs projets d’arrêté : un permettant aux étudiants des filières paramédicales de voter aux élections universitaires, un autre facilitant l’usage de la visioconférence pour les jurys de thèses et d’HDR.  

Nous nous sommes abstenus sur des projets de conventions territoriales et de COMUE, car ils allaient vers plus de strates et ne contribuaient que très marginalement, nous semble-t-il, à améliorer la vie professionnelle des collègues. Nous avons même voté contre le projet de COMUE de Lyon, le décret initial ayant été annulé par décret en Conseil d’État du fait de la composition irrégulière du CA de l’ENS de Lyon. Il nous a semblé inopportun dans une situation très compliquée (de fusion à venir qui ne vient pas !) de soutenir un projet qui met en œuvre des mécanismes complexes avec des grands électeurs pour le CAC, un scrutin indirect qui entraîne une dilution de la représentation des personnels …  

Lors du CNESER de novembre, nous examinerons à nouveau le projet de rapprochement des établissements, dénommé « Sorbonne Alliance ». Le vote n’a pas eu lieu, car la convention ne nous avait pas été transmise.  

Affaire à suivre…