Journée morte du lundi 6 mai dans les INSPE et les UFR assurant des formations d’enseignants
Depuis de longs mois, nous interrogeons notre ministère de tutelle sur la réforme de la formation des enseignants annoncée par le gouvernement et demandons que les organisations syndicales représentant les personnels de l’Enseignement supérieur soient associées. Le 5 avril, le Président de la République annonce brutalement que la réforme serait mise en œuvre dès la session des concours 2025 !
Loin de préciser les contours de cette réforme, ce qui est alors annoncé, les éléments qui ont « fuité » entretiennent un flou dans ce qui est prévu par le gouvernement. Les interrogations sur le devenir des INSPE, des personnels qui y sont affectés, les conditions de rémunération des étudiants en master 1 et 2 génèrent inquiétudes, questions, interrogations qui empêchent de voir quelle pourrait être la plus-value de cette énième réforme.
Sup’Recherche-UNSA n’est pas, opposé, par principe, à une évolution des modalités de formation des enseignants, mais nous avons plusieurs lignes rouges :
- La formation initiale des enseignants doit continuer à être assurée par les universités (INSPE et UFR);
- Si réforme il y a, elle doit concerner à la fois les formations du premier et second degré, et ne pas conduire à un « décrochage » de l’une par rapport à l’autre ;
- L’ambition d’une formation professionnelle universitaire à BAC+5 ne doit pas être abandonnée.
Certaines annonces, abstraction faite du flou, vont dans le bon sens comme :
- une filière pour le professorat des écoles identifiable dès la L1 ;
- un concours à BAC+3 ;
- la rémunération des lauréats de concours lors de leur formation en M1 & M2.
Mais nous ne pouvons que constater sur le terrain les inquiétudes et interrogations des personnels qui concernent notamment :
- Le calendrier : il n’est pas réaliste, comment préparer à un concours qui se déroulera au printemps 2025 alors que nous ne connaissons pas les programmes ?
- Les structures : INSPE et ENSP qui coexistent ? La seconde remplacera-t-elle la première comme l’a dit le Président de la République ?
- Les personnels : que deviennent les collègues en temps partagé ? Que signifie « formateurs choisis » ?
- Les moyens : comment ouvrir de nouveaux modules de formation sans moyens ? Les universités devront-elles fermer des formations existantes ? Si oui, peut-on parier que les compétences « libérées » correspondent à celles qui sont nécessaires pour former des enseignants ?
En 2019 nous avions dénoncé une réforme, conduite par cette même majorité, qu’il faudrait réformer … nous y voilà !
Sup’Recherche-UNSA :
- demande donc au gouvernement de sursoir à la mise en œuvre précipitée d’une réforme pour engager des discussions avec les partenaires sociaux;
- appelle à participer à la journée morte dans les INSPE et dans les composantes portant les formations MEEF du lundi 6 mai 2024.
Image par Mohamed Hassan de Pixabay