6400 postes pour accueillir toujours plus d’étudiants ? !

La note d’information du CIES du 21 avril présente une projection des effectifs d’étudiants dans l’enseignement supérieur pour les rentrées de 2020 à 2029. Après une augmentation de 59 600 étudiants environ à la rentrée 2020, on nous annonce 31 400 étudiants supplémentaires à la rentrée 2021, soit une augmentation de près de 91 000 étudiants en deux ans. 

Pour répondre à cette augmentation qu’a fait le MESRI ? 

Un Plan jeunes, annoncé par le Premier Ministre le 23 juillet dernier, qui a permis de créer plus de 20000 places (mais au final très peu en filières générales).  

A la rentrée de septembre 2020 Frédérique Vidal a annoncé la création de 30 000 places à l’université d’ici à 20221 

Au final, si les promesses sont tenues, on « offrira » moins d’une place dans les universités pour 2 jeunes qui veulent poursuivre leurs études dans l’enseignement supérieur. Où iront ceux qui ne seront pas accueillis à l’Université ? On est loin du slogan «  Accès à l’enseignement supérieur : 1 jeune, 1 solution«  

En quoi consiste la création de places ? 

A plusieurs reprises, nous avons dénoncé dans les instances nationales (CNESER, CTMESRI, …) le décalage entre les annonces et les faits. Quand le MESRI et le gouvernement, « créent des places« , ils attribuent entre 1600€ et 4000€ par étudiant aux universités qui acceptent d’augmenter leurs capacités d’accueil.  

En 2019, l’investissement moyen de l’Etat par étudiant est de 11 260 euros. Est-ce à dire que ces étudiants supplémentaires ne méritent pas le même investissement de l’Etat que leurs prédécesseurs ? 

Les 91 0000 nouveaux étudiants en deux années correspondent à deux fois Sorbonne Université qui compte 6 400 chercheurs et enseignants-chercheurs et 3 600 personnels administratifs et techniques. On est donc loin du compte ! (Nous dénoncions déjà cela dans notre article « un budget 2020 sans ambition« )

Sup’Recherche-UNSA demande au gouvernement et au MESRI de financer à hauteur de l’investissement moyen les places « crées », que cela passe par un accroissement de la masse salariale d’Etat afin que les établissements puissent recruter des enseignants-chercheurs au lieu de demander aux personnels titulaires de faire toujours plus d’heures complémentaires.  

Sup’Recherche-UNSA dénonce le recours, toujours accru, à des vacataires.